Inflation 2023 : les artisans et entreprises du BTP en difficulté
L'année 2022 aura été délicate pour les entreprises du bâtiment qui ont dû faire face à un contexte économique particulièrement difficile ; pour 2023, les doutes se prolongent.
Délais de livraison plus longs et carnets de commande allégés
A en croire les professionnels, l’année 2023 pourrait être en « demi-teinte » pour les entreprises du bâtiment, et comme l’on dit : ‘lorsque le bâtiment va, tout va’…
D’après la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), si l’an passé a été sur le premier semestre une année assez correcte portée par le marché de la rénovation énergétique (+3.6 %), l’activité est tombée à 1% lors du quatrième trimestre 2022 (+1%).
Hausses des prix des matériaux
Les hausses de prix ont bondi de 27% entre janvier 2022 et janvier 2023 notamment sur les matériaux, mais également le carburant et l’énergie même si les aides du gouvernement ont atténué les difficultés. Pourtant, au final, les entreprises du bâtiment n’ont que très peu répercutées les hausses aux clients.
Les entreprises du bâtiment n’ont que très peu répercutées les hausses aux clients
Président de la Capeb, la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, de Haute-Corse, Vincent Baldo, explique sur France 3 : « Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que, dans le BTP, le temps entre un devis et le commencement des travaux est parfois très long. On peut compter jusqu’à six mois, deux ans parfois. Je vous laisse imaginer que pour un entrepreneur qui a fait un devis en 2020 et commence les travaux en 2022, les prix ont tout simplement doublé. La difficulté est donc de faire de la pédagogie avec les clients pour leur expliquer que les artisans n’y sont pour rien, et qu’ils ne peuvent pas travailler à perte« , explique le Président de la Capeb.
54 % des sondés se disent confiants pour le futur contre 77 % il y a 12 mois
Aujourd’hui, les artisans souffrent d’un manque de visibilité avec des carnets de commande remplis sur 6 mois, mais après ? A cause de l’inflation, les clients sont plus frileux et ont moins de moyens financiers d’autant que les taux d’intérêts -pour ceux qui souhaitent un crédit- flirtent désormais avec les 3%.
Un récent sondage de la Capeb montre que les entreprises artisanales du bâtiment sont moins optimistes concernant leur marché : seulement 54 % des sondés se disent confiants pour le futur contre 77 % il y a 12 mois.