Infinite : le départ de Chris Evans a tout compromis

Remplacé par Mark Wahlberg après le retrait de Chris Evans, le film Infinite est finalement devenu un échec critique et commercial.

Un projet prometteur vite désenchanté

En 2019, peu de projets cinématographiques suscitaient autant d’attente que Infinite. Adaptation du roman The Reincarnationist Letters de D. Erik Maikranz, ce mélange ambitieux de science-fiction et d’action se rêvait héritier des franchises à succès comme Matrix, Wanted ou encore la saga Bourne. Porté par un scénario signé Ian Shorr et Todd Stein, le film prenait forme chez Paramount Pictures avec, à la réalisation, l’expérimenté Antoine Fuqua. L’arrivée pressentie de Chris Evans, alors tout juste libéré de son rôle iconique de Captain America, laissait augurer une nouvelle franchise capable de rivaliser avec les locomotives Mission: Impossible et Transformers. Pourtant, le rêve s’effondre brutalement lorsque Chris Evans se désiste pour cause d’engagements sur la mini-série Defending Jacob.

L’illusion du blockbuster se dissipe

Remplacé par Mark Wahlberg, le tournage débute en septembre 2019. Autour de lui, une distribution solide : Chiwetel Ejiofor, Dylan O’Brien ou encore Sophie Cookson. Si la production échappe miraculeusement aux interruptions liées à la pandémie, le sort s’acharne ensuite. La date de sortie vacille : mai, puis septembre 2021… avant qu’un ultime revers n’anéantisse les espoirs d’une exploitation en salles. Le studio relègue finalement Infinite sur sa plateforme de streaming Paramount+, le 10 juin 2021. Difficile d’imaginer pire lancement pour ce qui devait devenir une saga.

Un scénario creux et des acteurs piégés

Mais même avec une sortie plus prestigieuse, l’accueil critique aurait-il été plus clément ? Les chroniqueurs sont unanimes : loin d’égaler ses modèles, Infinite en singe maladroitement les recettes sans parvenir à y insuffler une étincelle neuve. Mark Wahlberg campe un schizophrène au chômage découvrant qu’il est un Infinite, capable de se réincarner et de retrouver ses vies antérieures – concept central mais sous-exploité. Les camps antagonistes – les Believers idéalistes face aux Nihilists destructeurs – n’évitent pas la caricature. Le personnage incarné par Chiwetel Ejiofor manipule un dispositif apocalyptique qui doit être neutralisé. Quant aux séquences d’action façon Matrix, elles manquent cruellement d’originalité.

Parmi les éléments notables soulignés par les critiques :

• L’intrigue brouillonne nuit à l’implication émotionnelle.
• L’esthétique léchée ne masque pas le manque d’audace narrative.
• Les acteurs peinent à rendre crédible un univers décousu.

Un fiasco industriel et artistique

Au final, on peut s’interroger : la présence initiale de Chris Evans aurait-elle suffi à redresser la barre ? Rien n’est moins sûr. Même le regain tardif observé lors du passage du film sur Amazon Prime Video en 2024 n’aura pas permis à Infinite de s’imposer comme une référence du genre. La seule vraie énigme qui demeure : pourquoi ce projet a-t-il vu le jour ?