Industrie : les usines frappées par la crise de l’énergie
La flambée des prix de l'énergie touche particulièrement le secteur de l'industrie, comme le confirme l'Insee.
Si les petites entreprises comme les boulangeries ou les bouchers-charcutiers sont très impactés par la crise de l’énergie, les usines sont elles aussi frappées de plein fouet. Le 29 novembre devant l’Assemblée nationale les bouchers-charcutiers ont manifesté face à la flambée des prix de l’énergie.
Même si ces derniers jours beaucoup de boulangeries ont mis la clé sous la porte en France, le président de la “Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française”, Dominique Anract semble rassurant : “De nombreux messages d’inquiétudes sont publiés quotidiennement sur les réseaux sociaux par des artisans boulangers-pâtissiers au regard de la prochaine hausse de leurs factures d’énergie. Cette inquiétude est légitime mais elle est également irrationnelle puisqu’elle n’intègre pas les dernières aides obtenues auprès des pouvoirs publics et le quota d’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique).
L’Insee estime que 56 % des entreprises du secteur secondaire sont “particulièrement exposées”
L’Insee reconnait pour sa part que 56 % des entreprises du secteur secondaire sont “particulièrement exposées” à la hausse des cours de l’électricité (contre 27 % dans les services). Leur contrat est en effet soit indexé sur les cours du marché, soit arrive à échéance entre la fin de cette année et le début de la prochaine.
Un bond de 132 % du tarif d’achat de leur électricité !
En moyenne, les industriels anticipent ainsi un bond de 132 % du tarif d’achat de leur électricité (après +75 % en 2022). Mais ces évaluations brutes n’intègrent pas forcément les aides publiques, nuance l’institut dans son étude. Il n’en reste pas moins que ce “choc” entraîne des conséquences en cascade. L’Insee lui impute une baisse de la production manufacturière, à hauteur de -1,5 %, et un possible “surcroît de prix de production de près de 4 %” en 2023. Et pour cause : 65 % des entreprises comptent répercuter cette inflation énergétique sur leurs tarifs (contre un peu plus d’un tiers qui rognent sur leurs marges), quand 8 % envisagent tout simplement de baisser leur production pour limiter leurs coûts, précise l’Insee.