IKKS : un sauvetage qui s’accompagne de 500 suppressions de postes

Image d'illustration. Shopping vetementsADN
Après de longs mois d’incertitude, l’enseigne de prêt-à-porter IKKS va finalement changer de main. Toutefois, cette reprise s’accompagnera d’une restructuration importante, impliquant la suppression de 500 postes au sein du groupe.
Tl;dr
- IKKS sauvé mais supprime près de 500 emplois.
- L’offre Cucci-Benabou validée par le tribunal.
- Concurrence et restructuration fragilisent la mode française.
Un groupe emblématique en difficulté
Lorsque la crise du prêt-à-porter frappe, elle ne fait pas de détail. La marque française IKKS, symbole d’un secteur malmené, vient de connaître une nouvelle étape décisive. Après avoir été placée en redressement judiciaire à l’automne, l’entreprise fondée en 1987 devait choisir entre plusieurs projets de reprise. Vendredi, le tribunal des activités économiques de Paris a finalement tranché : l’offre portée par Santiago Cucci, déjà président de la holding HoldIKKS, associé à Michaël Benabou (cofondateur de Veepee), a été jugée la plus solide.
Reprise inévitable, sacrifices considérables
La validation de cette proposition apporte un soulagement… relatif. Certes, elle permet à 546 salariés sur les 1 094 employés français d’éviter la suppression de leur poste, tout en maintenant 119 points de vente ouverts. Mais pour près de la moitié du personnel – environ 500 personnes – c’est une page qui se tourne brutalement. Le prix de cession s’élève à seulement 700 000 euros. Les repreneurs promettent toutefois d’injecter rapidement 16 millions d’euros dans l’entreprise et ajoutent un abondement équivalent au prix d’achat pour financer des mesures sociales : aides à la mobilité ou soutien à la création d’activité pour les salariés licenciés.
Cette réalité n’efface pas la déception : « C’est un véritable deuil pour celles et ceux qui voient brutalement s’arrêter l’aventure IKKS », déplore la CFDT, relayant l’amertume qui règne parmi les équipes.
Détails du plan retenu et impact humain
Dans le détail, voici comment se répartit ce plan :
- 92 magasins en propre conservés (341 emplois sauvegardés)
- 27 corners aux Galeries Lafayette (44 emplois)
- 161 postes maintenus au siège
S’ajoutent à cela une centaine de points de vente affiliés et environ 300 emplois indirects concernés. Pourtant, selon Hélène Signoret, avocate du CSE, si « cette offre a le mérite d’exister et de maintenir plusieurs centaines d’emplois », elle implique aussi « beaucoup de licenciements et fermetures, notamment au siège historique de Saint-Macaire-en-Auge ».
L’avenir reste incertain pour IKKS et la mode française
Ce choix s’imposait alors que la menace d’une liquidation pure et simple planait sur IKKS – un sort auquel n’a pas échappé récemment le groupe Brandt dans l’électroménager. La concurrence féroce venue d’Asie ou des plateformes de seconde main continue d’ébranler les fondations du prêt-à-porter hexagonal. Si certains espèrent que le duo Cucci-Benabou saura relancer durablement l’enseigne avec le soutien financier solide apporté par la Financière Saint-James, tous restent lucides sur l’étendue du défi : incertitude pour ceux qui restent, grand flou pour ceux qui partent… Et une industrie toujours plus fragile face aux bouleversements du marché mondial.