Hôpital de Dreux : 11 médecins urgentistes démissionnent
Onze médecins urgentistes du centre hospitalier Victor-Jousselin de Dreux viennent d’annoncer leur démission pour dénoncer les conditions de travail au sein de l’établissement.
Une nouvelle fois, la situation est tendue entre un hôpital et ses médecins. Après l’affaire qui avait frappé Avignon, ce sont désormais 11 des 15 médecins urgentistes de l’hôpital de Dreux (Eure-et-Loir) qui viennent de donner leur démission pour dénoncer leurs conditions de travail.
Mise en garde en novembre dernier
Bien entendu, cette décision ne s’est pas prise du jour au lendemain et cela fait de nombreux mois que la situation est tendue à l’hôpital de Dreux. Selon l’Echo Républicain, le personnel de l’établissement s’était déjà mis en grève en juillet 2015 pour dénoncer les problèmes d’organisation de l’unité de soin et depuis, rien n’aurait vraiment changé.
Les rythmes de travail font partie des principaux reproches des médecins à leur direction. La circulaire du 10 juillet 2015 sur la durée de l’exercice hebdomadaire qui stipule que les urgentistes ne doivent pas exercer plus de 48 heures par semaine, dont 39 en clinique n’a toujours pas été appliquée.
L’organisation défaillante touche directement à la prise en charge des patients. Le manque de lit entraîne des situations intenables. « La semaine dernière, nous avons des patients qui ont attendu jusqu’à dix heures, une femme de 97 ans a passé 20 heures sur un brancard » a confié un membre de l’équipe soignante.
Décision effective le 1er octobre 2017
La démission sera effective le 1er octobre 2017. La direction de l’hôpital de son côté s’est déclarée « surprise » de la démission des onze urgentistes. Pour Carole Festa la directrice, les médecins ont pris cette décision à cause d’une période particulièrement difficile ces dernières semaines à cause de l’épidémie de grippe, ce que réfutent les démissionnaires.
La directrice invoque également la difficulté de recruter des médecins dans la région Centre-Val de Loire en précisant que « quatre-vingts postes d’urgentistes sont vacants dans la région ». Si rien n’est fait d’ici octobre, il y en aura certainement 11 de plus.