Hébergement pour les SDF : Emmanuelle Cosse relativise l’hiver 2016/2017
La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a récemment estimé que sur la question des hébergements pour les SDF, l'hiver 2016/2017 "n'est pas plus difficile que les autres".
Passer de 2016 à 2017 n’a pas signé la fin de l’hiver dans les températures, ainsi amenées à se réduire encore plus dans les jours à venir en France. Une situation guère encourageante pour les personnes n’étant pas en position de se chauffer pour traverser l’épreuve du froid.
Pour la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars), il est même question d’« un des hivers les plus difficiles » à vivre pour les sans domicile fixe en demande d’un hébergement d’urgence. Pourtant, auprès du Parisien, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a refusé de placer cette saison comme la plus dure de toutes comparativement aux années précédentes : « Si tous les hivers sont difficiles, celui-là n’est pas plus difficile que les autres. En 2012, il y avait 82.000 places d’hébergement. Nous sommes passés à plus de 128.000 et nous continuons à en ouvrir. Cela représente quasiment 10.000 places créées par an. Nous avons par ailleurs imposé que toute personne rentrant dans ces hébergements ait un entretien avec un travailleur social, ce qui permet un meilleur suivi. »
Cosse : des places d’hébergement en constante progression
Mme Cosse apparaît de même en désaccord avec les chiffres de la Fnars parlant ainsi de 50% de demandes d’hébergement d’urgence non satisfaites :
« On estime que c’est plutôt 30%. Mais je ne suis pas là pour faire une bataille de chiffres avec des associations avec lesquelles je travaille tous les jours. Ensemble, nous avons fait progresser les politiques d’hébergement. De son côté, l’État a fait passer son budget de 1,5 à 1,7 milliard d’euros en 2017. Cela ne sert à rien de dramatiser une situation qui est tendue, mais c’est le rôle des associations de maintenir la pression. »
« Il faut aussi convaincre les sans-abri de la accepter »
Et alors que fin décembre, un SDF d’une cinquantaine d’années a été découvert mort d’hypothermie à La Rochelle, venant ainsi gonfler ce total de plus de 400 sans-abri décédés en 2016, la ministre évoque une situation inacceptable mais qu’il n’est pas évident de renverser : « Il faut être clair, c’est intolérable. Derrière ces histoires, on a de la très grande exclusion. C’est pour cette raison que l’on renforce les maraudes de nuit en ce moment mais aussi l’été, car en période de canicules il y a des risques de déshydratation. Nous devons faire encore plus : à la Rochelle, la victime avait refusé d’être prise en charge. Ce n’est pas le tout de créer des places, il faut aussi convaincre les sans-abri de les accepter. »