Hauts-de-Seine : battue par son compagnon, elle est expulsée de chez elle car elle fait trop de bruit
Le tribunal a justifié sa décision en indiquant que la plainte déposée par la locataire prouvait bien les violences, et donc les nuisances pour le voisinage.
En plus de subir les coups de son compagnon, elle doit désormais faire face à la violence symbolique d’une décision de justice. Une femme de 37 ans est sous le coup d’une procédure d’expulsion de son logement de la part de son bailleur social sous le motif qu’elle fait trop de bruit lorsqu’elle est victime de ces violences conjugales.
Plaintes des voisins
Ce sont nos confrères du Parisien qui relaient cette histoire à peine croyable. La mère de 2 enfants devra donc quitter le logement géré par le groupe 3F d’ici le 12 septembre. Visiblement, les habitants du HLM en avaient assez d’entendre les cris de leur voisine régulièrement battue par son compagnon. Ils ont alors décidé d’alerter le bailleur.
L’expulsion a été entérinée par le juge du tribunal d’instance de Colombes qui indique que sa décision est bien justifiée, notamment par « la plainte déposée pour violence conjugale par Madame qui ne fait que corroborer les troubles ».
Des voisins qui détournent le regard
La locataire a du mal à encaisser ce nouveau coup dur et revient sur son parcours difficile auprès de nos confrères. Elle raconte comment le comportement de son conjoint a changé après qu’elle ait été placée en arrêt de travail suite à une fracture du poignet. Les coups et les insultes auraient commencé à pleuvoir à cette période. Une nuit, les violences redoublent et malgré les appels à l’aide de la victime, aucun voisin ne lui viendra en aide.
Elle décide alors de porter plainte le 30 mars dernier et son compagnon n’est plus revenu dans l’appartement depuis. Malheureusement, la procédure d’expulsion est déjà engagée et le 29 juin, l’expulsion est ordonnée. En plus du bruit, le bailleur se justifie en indiquant que le conjoint de la victime avait pour habitude d’insulter les voisins et de la menacer physiquement. Comme il apparaissait sur le bail en même temps que sa compagne, il est normal selon 3 F que la procédure d’expulsion la concerne également. Cependant, le bailleur a précisé qu’une solution de relogement était à l’étude.