Haut-Rhin : l’hôpital de Thann poursuivi pour emploi de faux infirmiers au bloc
L’hôpital de Thann (Haut-Rhin) est poursuivi pour "exercice illégal de la profession d'infirmier" après avoir fait intervenir du personnel non qualifié au sein d'un bloc opératoire.
L’hôpital de Thann, dans le Haut-Rhin, est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour complicité “d’exercice illégal de la profession d’infirmier” après une plainte déposée par l’Ordre national des infirmiers (ONI).
Sur une période de plusieurs années, un aide soignant et un agent hospitalier se sont vus confier des gestes habituellement dévolus à des infirmiers.
“Ces pratiques n’ont plus lieu d’être”, selon l’ONI
Ce personnel était notamment en charge de distribuer les instruments stériles aux chirurgiens, ou encore de procéder au réglage du projecteur de la table d’opération.
Pour Me Jean-Christophe Boyer, avocat de l’ONI, “Pas vu, pas pris. Ces pratiques n’ont plus lieu d’être”. Son président, quant à lui, explique : “Dans cette affaire il n’a pas été montré que des patients aient subi des conséquences. Mais potentiellement il pourrait y en avoir, donc ce n’est pas acceptable, c’est comme une personne conduisant sans permis”, a déclaré Didier Borniche à l’Afp.
“Il n’y a pas de dissimulation en tant que tel”, déclare l’avocat de l’hôpital
Didier Clamer, avocat du centre hospitalier, rétorque au micro d’Europe 1: “Ce n’est pas une dissimulation en tant que tel, puisque c’était quelque chose de tout à fait officiel, non seulement connu sur l’hôpital de Thann, mais aussi dans l’ensemble du monde hospitalier”. Il précise que sur les deux experts mandatés par la justice, l’un avait affirmé “que dans son propre bloc opératoire, le même type de personnes effectuaient ces tâches”. Le quotidien L’Alsace rapporte également les propos de l’avocat, qui plaidera la relaxe : “les infirmiers n’étaient pas mécontents d’avoir des petites mains pour assurer les astreintes le weekend et les remplacer pour ce qu’ils considèrent comme des tâches ingrates”.
Pour sa part, le juge d’instruction n’a pas retenu le chef d’accusation de “mise en danger de la vie d’autrui”; et seul l’hôpital en tant que personne morale est renvoyé devant la justice. La décision pourrait être rendue au début de l’été ou à l’automne.