Guerre en Ukraine : le contenu du plan de paix américain, jugé humiliant par Kiev

Image d'illustration. Guerre en UkraineADN
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, un plan de paix proposé par les États-Unis suscite la controverse : selon plusieurs sources, les conditions exigées seraient perçues à Kiev comme une reddition, soulevant inquiétudes et débats parmi les alliés occidentaux.
Tl;dr
- Proposition américaine : concessions territoriales et réduction de l’armée ukrainienne.
- Kiev rejette une offre jugée proche des exigences russes.
- Négociations bloquées, frappes meurtrières et tensions persistantes.
Blocage persistant autour du plan de paix américain
Au lendemain de frappes particulièrement violentes ayant touché la ville de Ternopil, qui ont coûté la vie à au moins 26 civils dont trois enfants, l’Ukraine a vu surgir une nouvelle proposition de paix émanant des États-Unis. Mais à Kiev, cette initiative n’a guère suscité d’enthousiasme.
Les conditions dévoilées par un haut responsable ukrainien, sous couvert d’anonymat auprès de l’AFP, reprennent en grande partie les exigences maximales formulées par Moscou depuis le début du conflit : reconnaissance par l’Ukraine de l’annexion de la Crimée et d’autres territoires, réduction drastique des effectifs militaires à 400 000 personnes, et abandon total des armes à longue portée.
Des conditions perçues comme une capitulation
Les autorités ukrainiennes n’ont pas tardé à dénoncer ce plan, qu’elles estiment s’apparenter à une forme de reddition. Le flou entoure toutefois l’origine précise de la proposition : « Une nuance importante est que nous ne comprenons pas s’il s’agit réellement d’un plan Trump ou de son entourage », a confié la source ukrainienne.
L’attitude future attendue de la Russie reste tout aussi incertaine. D’après certaines révélations du média américain Axios, des discussions secrètes entre Washington et Moscou auraient eu lieu pour tenter d’élaborer un accord. Le Kremlin, pour sa part, refuse catégoriquement de commenter ces informations.
Négociations dans l’impasse et diplomatie en mouvement
Dans ce contexte tendu où près de 20 % du territoire ukrainien demeure occupé par les forces russes, le président Volodymyr Zelensky multiplie les tentatives pour relancer le dialogue international. Lors d’une visite à Ankara mercredi 19 novembre, il a rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, mais cette initiative n’a débouché que sur l’espoir fragile d’échanges futurs de prisonniers avec Moscou « d’ici à la fin de l’année ». Notons que les grandes puissances occidentales n’étaient pas représentées lors de ces discussions.
À Kiev même, le secrétaire à l’Armée américaine Daniel Driscoll rencontrait simultanément le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky. Si les détails précis des échanges restent confidentiels, aucun commentaire officiel n’est venu confirmer ou infirmer l’adoption du plan américain.
Voici ce qu’exigent aujourd’hui les deux camps principaux :
- Moscou veut cinq régions supplémentaires et le retrait total de toute ambition ukrainienne d’intégrer l’Otan.
- Kiev, inversement, refuse tout compromis territorial et réclame davantage d’appui occidental.
L’Amérique face à ses propres contradictions diplomatiques
À Washington, le retour au pouvoir de Donald Trump a changé la donne : se posant désormais en médiateur auprès du Kremlin après avoir longtemps soutenu militairement Kiev, il oscille entre frustration affichée envers ses homologues russe et ukrainien – pour finalement imposer en octobre des sanctions ciblant le secteur pétrolier russe.
Malgré ces efforts, aucune avancée concrète vers la paix ne s’est matérialisée. Dans un climat alourdi par la poursuite des bombardements russes sur infrastructures énergétiques stratégiques en Ukraine, les perspectives d’un accord durable semblent toujours aussi éloignées.