Guatemala : un sexagénaire condamné à 5.160 ans de prison pour le massacre de 201 villageois
Mercredi, un tribunal du Guatemala a condamné un sexagénaire à une peine symbolique de 5.160 ans de prison pour avoir massacré 201 paysans d'un village en 1982.
Santos Lopez est un ancien militaire aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années. Mercredi, un tribunal du Guatemala l’a condamné à 5.160 ans de prison. Une peine symbolique puisqu’il n’est légalement pas possible d’être emprisonné(e) plus de 50 ans au Guatemala.
Le prévenu a ainsi été reconnu coupable d’avoir tué, en décembre 1982, 201 paysans du village de Dos Erres, tout au nord du pays. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on parle désormais de cette tragédie comme du “massacre de Dos Erres”. L’armée voulait alors remettre la main sur une vingtaine de fusils volés quelques semaines plus tôt par une organisation de guérilla.
Impliqué dans le “massacre de Dos Erres”, un ex-militaire guatémaltèque condamné
L’enquête, rapporte Ouest-France, aura établi que Santos Lopez appartenait à une patrouille de soldats ayant pris part au massacre. Ces 5.160 années rendues par la justice correspondent à 30 ans de prison multipliés par 171 victimes (le général a ici été reconnu “coupable comme auteur”), auxquels s’ajoutent 30 ans supplémentaires pour crime contre l’humanité. Santos Lopez a en effet également enlevé et tué un mineur rescapé.
Ayant appartenu aux forces Kaibil, une unité d’élite anti-insurrectionnelle de l’armée, l’ex-militaire avait été extradé depuis les États-Unis en août 2016.
Pas la plus lourde peine prononcée dans ce dossier
À l’époque de cette tuerie, le Guatemala était dirigé par le général Efrain Rios Montt, lequel était arrivé au pouvoir par un coup d’État. Lui aussi poursuivi pour ce massacre, il avait été condamné en 2013 à 80 années de prison pour génocide et crimes contre l’humanité. Toutefois, un vice de procédure aura amené la Cour constitutionnelle à suspendre ce jugement, et le général de s’être éteint en avril dernier.
Il est à souligner que le verdict rendu mercredi n’est pas le plus lourd rendu dans ce dossier. En 2011 et 2012, deux militaires à la retraite avaient ainsi été condamnés à 6.060 ans de prison chacun.