Grand Est : un adjudant-chef soupçonné d’avoir utilisé un gardé à vue pour nettoyer l’urine de la cellule
Le tribunal correctionnel de Verdun, dans la Meuse, doit se prononcer sur le cas d'un adjudant-chef soupçonné d'avoir contraint un gardé à vue à nettoyer l'urine de sa cellule. Un épisode auquel auraient assisté trois témoins.
Les faits ont près de deux ans. Ils s’étaient ainsi déroulés le 22 mai 2019 dans une brigade de gendarmerie du nord de la Meurthe-et-Moselle. Un adjudant-chef aurait contraint un gardé à vue à nettoyer l’urine de sa cellule. Il semble être précisé par L’Est Républicain, qui rapporte l’information, que le gardé à vue en question avait causé cette dégradation des lieux. L’un des trois gendarmes ayant assisté à la scène explique que l’adjudant-chef “a demandé qu’on lui ouvre la porte de la cellule, le gardé à vue était assis sur son lit, il l’a pris par l’épaule, l’a plaqué au sol et lui a porté des coups. Ensuite, il lui a dit ‘tu vas l’essuyer ta m..de’ et il l’a frotté dans la flaque d’urine avant de lui jeter un verre d’eau au visage”.
Un gardé à vue traîné dans l’urine : “t’en verras d’autres”, dit-on à un témoin
Un témoin a déclaré être allé rapporter les faits à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale, avant d’éclater en sanglots. On lui aurait alors dit : “T’en verras d’autres”. Si le mis en cause reconnaît les faits, il les justifie par une attitude violente et menaçante du gardé à vue. Concernant la divergence des témoignages, l’adjudant-chef d’une quarantaine d’années indique que “ces personnes voulaient m’embêter”. Des personnes officiant sous ses ordres au sein d’une brigade dont l’ambiance de l’époque est présentée comme délétère.
Un an de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende requis
Le dossier a été dépaysé au tribunal correctionnel de Verdun, avec un délibéré attendu pour le mercredi 28 avril prochain. Pour l’avocat du suspect, son client a fait preuve de “courage” en entrant dans la cellule, contrairement à ces “cités de la banlieue parisienne dans lesquelles la police et la gendarmerie ne vont plus”. Le parquet a requis un an de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende à l’encontre de l’adjudant-chef, n’ayant écopé que d’un blâme aux dernières nouvelles.