Gironde : deux ans de prison avec sursis pour un pâtissier condamné pour harcèlement moral
En début de semaine, le tribunal correctionnel de Libourne a condamné un pâtissier girondin à deux ans de prison avec sursis pour harcèlement moral sur ses employés. Il devra également se soumettre à une obligation de soins et à une indemnisation des parties civiles de plus de 10.000 euros.
Mercredi, le parquet de Libourne (Gironde) a confirmé la récente condamnation prononcée par le tribunal correctionnel à l’encontre d’un pâtissier de 46 ans, ainsi reconnu coupable de harcèlement moral envers ses employés. Le prévenu a écopé d’une peine de deux ans de prison avec sursis.
Il devra également se soumettre à trois ans de mise à l’épreuve avec obligation de soin psychologique et psychiatrique. Une période pendant laquelle il lui est formellement interdit d’entrer en contact avec ses apprentis dans le cadre professionnel. Enfin, ce pâtissier aura à indemniser trois parties civiles pour un total de plus de 10.000 euros, en ajoutant 1.000 euros pour l’union locale CGT.
Une obligation de soins pour un pâtissier girondin qui harcelait ses apprentis
En quoi consistaient ces faits de harcèlement ? Sud Ouest.fr rapporte qu’ils se sont étendus de mai 2014 à juillet 2017 et que six employés ont en fait les frais. L’un d’eux, âgé d’une vingtaine d’années, reprochait notamment au pâtissier de l’avoir bousculé à plusieurs reprises, de lui avoir tordu le bras et bloqué le visage sur le plan de travail.
L’artisan obligeait également ses employés à se mettre à quatre pattes, à imiter le cochon ou le poney et à lécher la farine à même le sol.
“À un moment, ce n’est pas normal de se faire insulter”
Le procès s’est tenu en fin de mois dernier. Trois ex-apprentis du pâtissier étaient présents. Pour Alexis, la situation n’était pas tenable et il lui fallait se révolter : “J’y suis resté quatre mois en tant que boulanger. Au fil du temps, j’ai connu les insultes envers moi ou ma famille. On m’a poussé, on m’a enfoncé un outil dans le bras. Il faut se réveiller. À un moment, ce n’est pas normal de se faire insulter, de se faire taper dessus.”
Le prévenu s’est dit à plusieurs reprises “désolé”, et d’avoir nié les faits comme ceux où il aurait craché dans la bouche de ses apprentis et forcé l’un d’eux à se mettre nu dans une baignoire. “On essaye de faire du bon, de la qualité. Nous réalisons toujours les mêmes recettes, il faut s’y tenir. Je n’ai pas cherché à humilier”, a expliqué un pâtissier qui était, selon ses dires, “à bout”. On apprend au passage qu’il avait débuté une psychothérapie il y a peu, vraisemblable signe que l’homme se savait en (très) petite forme.