Gims annule un concert en Tunisie pour une raison politique
Il devait prendre part au Urban Music Fest de Djerba, mais il entend ainsi protester contre le sort réservé aux migrants.
Gims ne sera donc pas sur la scène du Urban Music Fest de Djerba le 11 août prochain. C’est via Instagram qu’il en a lui-même fait l’annonce dans un message écrit.
Dans sa « story », il pointe le fait que « Des enfants, des femmes, des hommes, expulsés de la Tunisie vers la Libye, vivent dans des conditions inhumaines ».
Gims : « Cette détresse extrême est insoutenable »
Et l’interprète de Bella d’ajouter :
Je ne peux maintenir ma venue en Tunisie. Je ne sais pas où sont les solutions. Mais cette détresse extrême est insoutenable…
Il y a quelques jours, l’ONU alertait sur la situation de centaines de réfugiés et migrants bloqués dans des conditions terribles près des frontières de la Tunisie avec la Libye et l’Algérie.
Des « hordes de migrants subsahariens »
À l’été 2021, le président tunisien Kaïs Saïed s’arrogeait les pleins pouvoirs. Et au mois de février dernier, il pointait du doigt l’immigration clandestine, parlant de « hordes de migrants subsahariens » n’ayant d’autre but que de « changer la composition démographique » de la Tunisie.
Un discours de plus en plus xénophobe s’est ainsi propagé à travers le pays.
Des migrants chassés de Sfax
L’AFP a indiqué que de nombreux africains ont été expulsés de Sfax, au centre-est de la Tunisie après des affrontements lors desquels un Tunisien est mort le 3 juillet. Une ville qui est le principal point de départ pour l’émigration en direction de l’Europe.
Des ONG dénoncent le fait que ces migrants ont été convoyés et abandonnées dans des zones inhospitalières près de la Libye et de l’Algérie. Ainsi, OIM et HCR ont dénoncé :
Ces migrants sont coincés dans le désert, confrontés à une chaleur extrême et sans accès à un abri, à de la nourriture ou à de l’eau.
« Fournir une aide humanitaire cruciale et vitale »
Dans leur communiqué, les deux agences onusiennes pour les réfugiés et les migrants appelaient à « fournir une aide humanitaire cruciale et vitale en attendant que des solutions humaines soient trouvées ».
Et l’ONG Human Rights Watch indiquait pour sa part que 1 200 Africains ont été « expulsés » depuis le début du mois de juillet par la police tunisienne en direction des frontières avec la Libye et l’Algérie.