Gagner des millions sur Twitch : mythe ou réalité pour les streamers en quête de fortune ?

Image d'illustration. TwitchADN
La plateforme Twitch attire chaque année des millions de spectateurs et des créateurs de contenu en quête de succès financier. Mais les revenus générés par les streamers permettent-ils réellement d’atteindre le statut de millionnaire ?
Tl;dr
- 95 % des streamers gagnent trop peu pour en vivre.
- Devenir partenaire Twitch offre bien plus d’avantages.
- Les revenus explosent après 1 000 spectateurs réguliers.
L’envers du décor de Twitch : entre passion et réalité économique
Sur le papier, devenir une star de Twitch semble à la portée de tous. Pourtant, la réalité de cette plateforme de streaming bouscule rapidement les ambitions des nouveaux venus. Si quelques pointures telles que AmineMaTue, Kai Cenat ou Squeezie affichent des audiences à couper le souffle – on parle de plus de 54 000 spectateurs moyens pour le premier ce mois-ci –, la très grande majorité reste loin, très loin, de ces sommets. D’après les statistiques récentes de Twitch Tracker, près de 95 % des créateurs réunissent moins de cinq viewers par diffusion. Un chiffre éloquent qui pose tout de suite les limites du rêve.
Des paliers bien balisés avant l’eldorado
Avant d’espérer intégrer le cercle fermé des « partenaires » et toucher des sommes à cinq ou six chiffres, il faut franchir plusieurs étapes. La première porte d’entrée sérieuse, c’est le programme d’affiliation Twitch. L’accès se mérite : réunir au moins cinquante abonnés, diffuser huit heures réparties sur sept jours différents et attirer en moyenne trois spectateurs par live. Ce n’est qu’alors que s’ouvre la possibilité d’activer les fameux « subs », ou encore les « Bits », cette monnaie virtuelle permettant aux spectateurs d’encourager leur créateur favori.
Pour ceux qui ambitionnent davantage, le statut de partenaire Twitch apparaît comme la récompense ultime. Mais là encore, les critères se durcissent : il faut compter soixante-quinze spectateurs en moyenne durant trente jours, réaliser douze streams distincts et se soumettre à une sélection approfondie. À la clé ? Une panoplie d’avantages réservés aux élus :
- Mieux rémunérés via la publicité et les abonnements.
- Création d’émoticônes et badges exclusifs.
- Interactions communautaires renforcées.
- Divers outils pour fédérer sa communauté.
L’écart vertigineux entre stars et anonymes du streaming
Le modèle économique de Twitch, intrinsèquement méritocratique, creuse un fossé vertigineux entre vedettes et anonymes. Un streamer suivi par cinq à vingt personnes ne peut compter que sur un revenu mensuel oscillant entre cinquante et quatre cents euros. Entre cinquante et cent spectateurs réguliers, on grimpe péniblement vers mille cinq cents euros mensuels au mieux. La bascule véritable intervient autour du seuil symbolique des mille viewers : au-delà, certains peuvent espérer engranger entre cinq mille et dix mille euros chaque mois – voire beaucoup plus quand l’audience explose.
Twitch : eldorado réservé à une minorité ?
Il est tentant d’imaginer vivre exclusivement de ses lives sur Twitch. Pourtant, force est de constater que pour l’immense majorité des créateurs français, il s’agit surtout d’un complément financier plutôt que d’un métier à part entière. Les success stories des géants américains ou hexagonaux masquent une réalité beaucoup plus contrastée : rares sont ceux qui percent vraiment, nombreux ceux qui persévèrent dans l’ombre pour leur passion… sans illusion sur l’eldorado promis par le streaming en direct.