Nigéria : femmes et fillettes, ces armes redoutables de Boko Haram
Les attentats-suicides perpétrés par des jeunes femmes ou des fillettes se multiplient au Nigeria.
Elles n’ont souvent pas plus de 10 ans, et sont utilisées comme de véritables armes de guerre par les islamistes du groupe Boko Haram au Nigéria.
Abandonnées sur des marchés explosifs à la ceinture, plusieurs de ces jeunes fillettes se sont récemment faites exploser au coeur de la foule, entraînant à chaque fois la mort de plusieurs personnes.
Au Nigéria, elles sont données par les familles ou recrutées par la secte
Selon Seidik Abba, journaliste et analyste de l’actualité africaine, les jeunes filles seraient parfois données directement par les familles aux islamistes, notamment lorsque tous les membres d’une même famille ont eux-mêmes choisi de rejoindre la secte. Toujours selon le journaliste, qui a confié son analyse à TV5, les enfants sont dans ce cas destinés à commettre des attentats, mais n’ont généralement pas conscience de ce qu’on leur demande de faire.
Dans d’autres cas en revanche, les fillettes sont recrutées dans les écoles coraniques. Les islamistes parviennent alors à les convaincre de se faire exploser volontairement, en leur promettant le Paradis. Le sort des jeunes femmes régulièrement enlevées par la secte reste pour sa part la grande inconnue.
La pauvreté serait enfin l’une des dernières causes de l’existence de ces enfants-soldats d’un genre nouveau. Recueillis par la secte lorsque leurs parents ne parviennent plus à s’occuper d’eux, cette dernière exige alors un retour en action.
Boko Haram : des femmes “passe-partout”
L’objectif pour Boko Haram est d’avoir à sa disposition des kamikazes insoupçonnables. Ces jeunes filles, entièrement voilées peuvent en effet facilement dissimuler une bombe, et se faufiler au milieu de la foule sans êtres repérées. Moins suspectes que les hommes, elles constituent une arme, voire même, une armée redoutable pour les islamistes.
Depuis l’émergence de la secte il y a 6 ans, plus de 500 femmes et fillettes auraient été enlevées dans le nord-est du Nigéria.