Euro 2016 : les syndicats hôteliers sortent le carton rouge devant l’accord UEFA-Abritel
A quelques semaines du début de l'Euro 2016, certains hôteliers dénoncent le partenariat liant l'UEFA et Abritel-HomeAway et appellent à ne pas reverser la taxe de séjour aux communes.
La semaine dernière, l’UEFA et Abritel-HomeAway, loueur de locations saisonnières en ligne, concluaient un partenariat à l’occasion de l’Euro 2016 qui se tiendra en France du 10 juin au 10 juillet. Et déjà, deux organisations hôtelières pestent contre cet accord, ainsi que sur le manque d’équité dont ils sont victimes face à la concurrence générée par Airbnb par exemple.
En effet, d’après elles, Abritel ne se serait pas engagé à reverser la taxe de séjour aux villes-hôtes qui accueillent la compétition européenne.
Euro 2016: Umih et GN appellent au boycott de la taxe de séjour
Ainsi, deux syndicats hôteliers que sont l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) appellent leurs adhérents à toujours prélever la taxe de séjour dont s’acquitteront leurs clients pendant la compétition, mais à ne pas la reverser comme il se doit aux villes-hôtes dans lesquelles ils sont implantés.
L’argent ainsi récolté sera en lieu et place gardé par les fédérations patronales, en chèques destinés au Trésor Public. Cette mesure est, d’après ces organisations, appuyée par AccorHotels. Roland Héguy, pour l’Umih, sort le carton rouge : “Il faut siffler la fin du match ! (…) Ce qu’on demande, c’est l’équité (…), qu’on ait tous les mêmes règles”, peste-t-il. L’Union juge que cette absence de versement de la taxe de séjour pourrait priver les communes concernées de 7,5 millions d’euros.
Airbnb collectera la taxe de séjour
Quant à la plateforme Airbnb, elle percevra cette taxe. Cependant, la grogne des hôteliers va bien au-delà du seul Euro de football et de la date du 10 juillet, jour de la finale. Ce qu’ils souhaitent, c’est inciter le gouvernement à mieux entourer les loueurs saisonniers transitant par les plateformes en ligne. Ils entendent que la loi numérique oblige ces derniers à être inscrits dans un registre professionnel.
Umih et GNC rappellent de concert que “Les montants collectés sont destinés, en principe, à l’amélioration de l’attractivité et de l’offre touristique d’une ville. Il est donc naturel que tous les hébergeurs et les plates-formes associées respectent la législation existante et supportent cette charge et cet objectif”.