Etats-Unis : un condamné à mort agonise pendant deux heures après l’injection létale
C'était un meurtrier qui était condamné à la peine de mort, il a suffoqué pendant deux heures avant de succomber.
Joseph Wood, 55 ans, reconnu coupable pour les meurtres de son ex-petite amie et du père de celle-ci en 1989, a succombé mercredi 23 juillet dans l’Arizona, à l’injection létale après deux heures d’agonie au lieu d’une dizaine de minutes habituellement. L’injection avait commencé à 13h52 (heure locale) et le décès n’a été déclaré qu’à 15h49 a indiqué Tom Horne, un porte-parole du procureur général de l’Arizona.
L’avocat de Joseph Wood, Me Dale Baich a dénoncé que son client « a haleté, grogné, suffoqué et cherché sa respiration pendant environ une heure et quarante minutes ». Me Baich a déposé une motion en urgence devant la Cour suprême pour que celle-ci arrête l’exécution, alors que le prisonnier était encore en vie plus d’une heure après l’injection
Cette exécution relance un vif débat sur la peine de mort aux Etats-Unis
« Les Américains en ont marre de cette barbarie » dénonce Diann Rust-Tierney de la Coalition nationale pour l’abolition de la peine de mort. « L’Arizona semble avoir rejoint plusieurs autres Etats irresponsables dans une horreur qui était absolument prévisible » déclare Me Baich. Cependant, la gouverneure de l’Arizona, Jan Brewer a déclaré « une chose est certaine, le prisonnier Wood est mort de manière légale et n’a pas souffert selon les témoignages et des conclusion médicales ».
Il reste 32 Etats où la peine de mort est encore appliquée. Depuis le refus des fabricants européens de fournir des produits d’injection à des fins d’exécution, les autorités américaines ont recours à des préparateurs en pharmacie non homologués pour fabriquer ces produits.
Il faut changer les choses
Fin avril 2014, un prisonnier de l’Oklahoma avait succombé dans une souffrance qui aurait duré 43 longues minutes après l’injection d’un cocktail de trois produits. « C’est la troisième frappe, c’est l’indication claire qu’il faut changer les choses au plus haut niveau » a réagi Richard Dieter, directeur du Centre d’information sur la peine capitale. Il ajoute également que « les Etats ne sont absolument pas prêts à utiliser l’injection létale avec de nouveaux produits, cela doit s’arrêté » et que « nous ne pouvons pas continuer à torturer, à mettre les gens sur une table d’exécution pendant deux heures et à espérer qu’ils meurent ».