Etats-Unis : le FBI aurait-il poussé des Américains musulmans à commettre des attentats ?
Un rapport publié par l'ONG Human Rights Watch pointe l'implication de l'agence américaine.
Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié le 21 juillet, le FBI aurait « encouragé, poussé et parfois même payé » des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filature montées de toutes pièces. Par ailleurs, le rapport dénonce également plus de 500 affaires de terrorisme conduites par les tribunaux américains depuis le 11 septembre 2001, « le ministère américain de la justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l’appartenance religieuse et ethnique ».
Toujours selon le rapport établi par l’ONG, le FBI a souvent ciblé des personnes vulnérables, souffrant de troubles mentaux et intellectuels. Ainsi, des informateurs ou des policiers infiltrés auraient interagi avec ces personnes en élaborant le plan d’attentat, en fournissant les ressources pour le mettre en oeuvre, en les persuadant voire en faisant pression sur la personne pour qu’elle y participe.
« La bouffonnerie était shakespearienne »
Selon Human Rights Watch, un agent infiltré aurait joué un rôle actif dans la tentative d’attentat dans 30% des cas d’actes de terrorisme. L’étude cite les « quatre de Newburgh » accusé d’avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine. Le rapport accuse les forces de l’ordre d’avoir « dans certains cas transformé en terroristes des individus respectueux de la loi ». Selon un juge, le gouvernement avait « fourni l’idée du crime, les moyens, et dégagé la voie » transformant en « terroristes » des hommes « dont la bouffonnerie était shakespearienne ».
Le rapport cite le cas de Rezwan Ferdaus, condamné à dix-ans de prison à l’âge de 27 ans pour avoir tenté d’attaquer le Pentagone et le Congrès avec des mini-drones bourrés d’explosifs. Un agent du FBI avait dit de Ferdaus qu’il avait « de toute évidence » des problèmes mentaux mais que le plan avait été entièrement orchestré avec un policier infiltré et que le FBI avait financé son voyage et son armement.