Espoir dans la lutte contre Alzheimer : une protéine protectrice du cerveau, clé d’un nouveau traitement ?
Des scientifiques ont identifié une protéine chez la souris capable de préserver son cerveau de la maladie d'Alzheimer pendant une période prolongée. Cette découverte pourrait-elle ouvrir la voie à de nouvelles perspectives de traitement chez l'homme ?
Tl;dr
- 900 000 personnes souffrent d’Alzheimer en France.
- Nouvelle avancée : utilisation d’une protéine mutée protectrice.
- Cette protéine a montré des résultats positifs chez les souris.
- Des essais cliniques sur l’homme doivent être effectués.
Une lueur d’espoir dans la lutte contre Alzheimer
En France, près de 900.000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer, un mal incurable qui altère progressivement la mémoire et les fonctions cognitives des patients, selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).
Cependant, une récente étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry nous donne une lueur d’espoir.
Une protéine mutée au secours de la mémoire
L’origine de la maladie d’Alzheimer réside dans deux types de lésions cérébrales : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires. Elles sont liées aux protéines « peptide bêta amyloïde » et « protéine tau phosphorylée ». Dans leur étude, des scientifiques ont fait appel à une protéine amyloïde mutée.
Cette protéine, déjà connue des chercheurs et découverte dans la population islandaise, est reconnue pour avoir un effet protecteur sur la maladie d’Alzheimer et le déclin cognitif. Les chercheurs l’ont testée sur des souris atteintes de la maladie aux premiers stades.
Des résultats prometteurs chez les rongeurs
Au terme de l’étude, qui a duré quatre mois, les résultats étaient probants : les souris ayant reçu l’injection de cette protéine mutée étaient protégées contre la maladie d’Alzheimer.
L’accumulation de la protéine Tau diminuait, les lésions aux neurones et synapses se réduisaient, sauf pour les dépôts amyloïdes.
La voie vers les essais cliniques sur l’homme ?
Ces découvertes sont enthousiasmantes, cependant elles n’ont pour l’instant été constatées que sur des souris. Le prochain défi, comme l’explique Marc Dhenain, directeur de recherche au CNRS, sera de développer une thérapie génique pour faciliter l’expression de cette protéine dans le cerveau sans avoir recours à une injection locale. Des essais cliniques sur l’homme doivent ainsi être mis en place pour confirmer ces résultats.
Ce travail de recherche est une lueur d’espoir précieuse. D’ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence en Europe est en effet prévu pour quasiment doubler, atteignant près de 19 millions de personnes en Europe, d’après Alzheimer Europe.