Espérance de vie : il vaut mieux vivre en zone urbaine qu’en zone rurale
On meurt toujours plus tôt dans les zones rurales et l'écart ne cesse d'augmenter depuis les trente dernières années.
Si la crise Covid a poussé de nombreux citadins à quitter la ville pour se mettre au vert à la campagne (même si le phénomène a été moins important qu’imaginé), certains se sont vite rendus compte que tout n’était pas rose en zone rurale.
Le dernier rapport de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) ne devrait pas les rassurer, car on y constate que l’espérance de vie reste toujours plus faible en ruralité.
Près de 15 000 décès supplémentaires par an
Le rapport de l’AMRF concernant la santé en milieu rural a été relayé par France Bleu. Depuis plusieurs années, l’association déplore les inégalités d’accès aux soins de base entre les zones rurales et les zones urbaines.
Des différences qui se traduisent en un chiffre clé : l’espérance de vie est plus faible à la campagne ce qui se traduit par 14 216 décès supplémentaires chaque année par rapport aux zones urbaines.
Des écarts qui se creusent
Ce constat, l’AMRF le fait depuis de nombreuses années déjà. En effet depuis 1990, époque où l’écart entre zones urbaines et rurales était presque nul, ce dernier ne cesse de se creuser dans les trois dernières décennies.
Le nord-est du pays, le centre, l’outre-mer et la pointe de la Bretagne sont les zones dans lesquelles l’écart est le plus important.
Des zones plus à risques
Selon le rapport de l’AMRF, certaines zones rurales sont bien plus à risques que d’autres. C’est notamment le cas des régions qui se situent aux limites frontalières des départements ou à cheval sur plusieurs départements. Des zones qui sont le plus souvent éloignées des établissements de soins qui sont pour la plupart centralisés dans les régions. Le manque de médecins dans ces zones rurales ne fait qu’augmenter les inégalités.
Le plan d’action de l’AMRF
Pour inverser la courbe, l’AMRF expose plusieurs recommandations axées en 4 points principaux. Le premier est d’obliger les étudiants en médecines à diversifier leurs lieux de stage en faveur des zones rurales en leur proposant des centres d’hébergement et des aides au transport.
Le second est de développer les équipes de soins coordonnées en accélérant sur la téléconsultation. Une meilleure répartition des professionnels de santé sur le territoire avec la création d’un guichet unique d’accompagnement dans chaque département. Un guichet recensant les besoins territoriaux, les aides financières, l’accompagnement administratif et les informations relatives à la vie familiale du professionnel de soin.
Pour finir, l’AMRF demande de développer de nouvelles pratiques permettant une prise en charge rapide et de proximité des populations les plus éloignées de l’accès aux soins.