Quatre millions de Français vivent à plus de 30 minutes d’un service d’urgences
L'étude du service statistiques des ministères sociaux et de la santé concerne l'année 2015, et surtout 6% de la population française (hors Mayotte).
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié jeudi une étude intitulée Déserts médicaux : comment les définir ? Comment les mesurer ?.
Elle révèle qu’en 2015, près de 4 millions de personnes, soit 6% de la population, vivaient à plus de 30 minutes d’un service d’urgences ou d’une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur).
Soins d’urgence : les zones concernées
Globalement, ces soins sont les moins accessibles dans des zones “souvent situées en moyenne montagne ou dans un environnement où les déplacements sont difficiles”. Dans le détail, 46% “des habitants des espaces ruraux isolés de l’influence des pôles urbains” se retrouvent dans cette situation d’éloignement. Les régions les plus concernées sont la Corse, la Martinique, la Bourgogne-Franche-Comté ainsi que la Guyane.
Et les villes ? La situation n’est pas forcément plus avantageuse, puisque dans les “petits et moyens pôles urbains” et les “couronnes urbaines de grands pôles” présentent respectivement 13% et 5% de leurs habitants éloignés des soins d’urgence.
Manque de généralistes, pharmacies distantes
Le rapport pointe également le fait que 8% des Français “résident dans une commune sous-dense en médecins généralistes”. Dans ce cas, le nombre de consultations accessibles chaque année pour chaque habitant est inférieur à 2,5, alors que la moyenne nationale se situe à 4,1 consultations. Ici, les régions les plus concernées sont les Antilles-Guyane, la Corse, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhônes-Alpes.
Un constat comparable à celui de l’accès à une pharmacie, puisqu’“environ 1,6 million de personnes” résident à plus de 10 minutes de l’officine la plus proche.