Déserts médicaux : Inquiétude des maires ruraux
Beaucoup de communes cherchent désespérément des médecins pour leurs administrés. La 'désertification médicale' est une réalité dans beaucoup de régions Françaises…
L’Eure est le département de France le moins bien pourvu en médecins par habitant. Une enquête de l’association des maires de France montre que le département possède 94 médecins généralistes pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 151 médecins. Mais l’Eure n’est pas un cas unique. L’AMRF (Association des maires ruraux de France) pointe une « dégradation » de l’offre de soins, d’après une récente étude, le nombre de cantons dépourvus de médecins est passé de 91 en 2010 à 148 en 2017, soit une augmentation de 62%.
Plus de la moitié des médecins en milieu rural sont âgés de plus de 55 ans
L’étude faite par Emmanuel Vigneron, professeur des universités à Montpellier et spécialiste de l’approche territoriale de la santé, montre que la densité pour 1 000 habitants pour toutes les catégories de médecins « est systématiquement inférieure à la campagne par rapport aux territoires hyper-urbains ». Le nombre de spécialistes est même deux fois moins important « dans les départements hyper-ruraux ». Le premier vice-président de l’Association des maires ruraux de France, Dominique Dhumeaux, insiste : « Nous ne sommes qu’au début de la crise. Si rien n’est fait, on court vraiment à la catastrophe ! Plus de la moitié des médecins en milieu rural sont âgés de plus de 55 ans et un bon nombre a déjà largement dépassé les 70 ans ; Aujourd’hui, les jeunes médecins sont beaucoup plus nombreux en ville« , se désole Dominique Dhumeaux. Pour Corinne Lepage (avocate de l’Association de Citoyens Contre Les Déserts Médicaux (ACCDM)), les déserts médicaux sont au cœur de la problématique de la campagne de vaccination contre le Covid-19 : « Il y a une urgence. Entre 5 et 7 millions de nos concitoyens – au bas mot – n’ont pas accès à un médecin généraliste car il n’y en a plus là où ils sont. Cette inégalité flagrante, basique, vitale qui apparaît particulièrement aujourd’hui au moment où on a besoin d’un médecin pour pouvoir se faire vacciner. Comment vont faire ces gens-là ?« , a demandé Corinne Lepage.