Espagne : des sites X les montrent en train d’uriner dans la rue, des femmes réclament une enquête
En Espagne, des femmes filmées en train d'uriner dans la rue et dont les vidéos se sont retrouvées sur des sites pornographiques réclament l'ouverture d'une enquête. Leur plainte avait ainsi été classée le mois dernier.
Ce sont pas moins de 87 femmes qui avaient porté plainte après s’être retrouvées sur des sites pornographiques et sans leur autorisation. Les vidéos avaient été tournées en août 2019 en Espagne, durant la fête populaire d’A Maruxaina à San Cibrao (Galice, nord-ouest). Une centaine de femmes avaient uriné dans la rue, avec un certain nombre d’entre elles qui étaient mineures. 20 Minutes rapporte qu’un an après cette fête, un homme avait cliqué sur un lien internet qui contenait le nom de l’évènement. Un lien qui l’avait conduit sur un site pornographique où il avait alors reconnu sa compagne et la cousine de celle-ci.
Plainte pour s’être retrouvées sur des sites X : le tribunal refuse l’enquête
Paloma Maseda Diaz, porte-parole des 87 plaignantes, indique que plus de 110 femmes ont été identifiées sur six vidéos d’une durée totale d’environ une heure. On nous précise que ce contenu se trouvait sur des sites pornographiques payants. “La personne qui nous a filmées savait parfaitement où placer les caméras”, souligne Paloma qui fait partie de ces victimes. À l’été suivant, une centaine de femmes avaient initié des poursuites en justice pour “violation de l’intimité” et “commercialisation illicite de contenu pornographique”. Mais le 15 mars dernier, le tribunal local a refusé l’ouverture d’une enquête, expliquant ainsi qu’“il s’agit d’une série d’enregistrements de femmes urinant dans la rue, c’est-à-dire, dans un lieu public où elles pouvaient être vues par n’importe quelle personne qui passait par là”.
“Les caméras avaient été installées là par préméditation”
Mary Fraga, à la tête de l’antenne locale de l’association “Mujeres En Igualdad”, partie civile dans ce dossier, indique que “la justice a classé le dossier et n’a pas ouvert d’enquête parce que cela a eu lieu sur la voie publique”. “Mais”, poursuit-elle, “c’était dans une ruelle sans issue et les caméras avaient été installées là par préméditation”. Les plaignantes ont fait appel de la décision rendue et dimanche, plusieurs centaines de personnes auraient pris part à une manifestation pour protester contre le classement de la plainte.