En France, le réchauffement climatique pourrait être plus intense que prévu
Après un été une nouvelle fois marqué par la canicule et la sécheresse, des scientifiques ont revu leurs prévisions concernant les effets du réchauffement climatique en France. La situation pourrait être bien pire que prévu.
Si vous pensiez que l’on pourrait difficilement faire pire en matière de catastrophes naturelles que l’été 2022 en France, ce rapport du CNRS et de Météo France ne sera pas pour vous rassurer… Selon les chercheurs des deux organismes, le réchauffement climatique pourrait être 50 % plus important que ce que l’on projetait jusqu’à maintenant d’ici 2100.
La France se réchauffe plus vite
Les travaux des experts du CNRS et de Météo France sont disponibles dans la revue scientifique Earth System Dynamics. Ces derniers ont agrégé les données disponibles sur les stations météo françaises depuis 1899 en les mixant avec les modèles du GIEC.
Jusqu’ici, la méthode de calcul du réchauffement climatique pour les années à venir se basait sur les données mondiales et dans le cas présent, le modèle se base exclusivement sur les données de la France.
3,8 °C en France en 2100
Grâce à ce modèle, les chercheurs ont revu leurs prévisions à la hausse. Selon eux, le réchauffement climatique en France pourrait être 50 % plus important que prévu et la température moyenne devrait augmenter de 3,8 °C par rapport à celle du début du XXe siècle. Dans le détail, la température moyenne sera 3,2 °C plus importants en hiver et jusqu’à 5,1 °C l’été.
Réchauffement plus rapide en France
En effet, les scientifiques ont constaté que la France se réchauffait plus vite ces dernières années que le reste de la planète (+1,7 °C contre +1,1 °C dans le Monde). Aussi, le modèle utilisé tient compte des « efforts » effectués actuellement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui sont loin de ce qui était prévu dans les accords de Paris et qui devraient entraîner un réchauffement global de +2,7 °C contre les +1,5 °C votés à l’époque.
Les scientifiques alertent sur le fait que leurs résultats représentent une moyenne et que ces +5,1 °C l’été pourraient allègrement dépasser les +7 °C lors d’été aux conditions extrêmes. Même avec une réduction drastique de la pollution aux gaz à effet de serre dans les années à venir, il faudra dans tous les cas se préparer à des conditions extrêmes. « D’immenses défis d’adaptation et des changements sévères dans l’agriculture et les écosystèmes français », s’inquiètent les responsables de l’étude.