En Europe, l’agriculture intensive a fait chuter le nombre d’oiseaux de 25 % en près de 40 ans
Une étude réalisée par l'université de Montpellier et les chercheurs du CNRS sur la biodiversité révèle que le nombre d'oiseaux a diminué de 25% en près de 40 ans en Europe.
25% d’oiseaux en moins en Europe en seulement 40 ans et de près de 60 % pour les espèces des milieux agricoles, les chiffres font froid dans le dos. En cause selon l’université de Montpellier et les chercheurs du CNRS, l’agriculture intensive.
Près de 60 % d’oiseaux en moins pour les espèces des milieux agricoles
L’étude démontre l’effet négatif et prépondérant de l’intensification des pratiques agricoles même si le réchauffement climatique joue également un rôle dans la réduction des espèces.
Le réchauffement climatique joue également un rôle dans la réduction des espèces
Depuis 1980, pas loin de 800 millions d’oiseaux ont disparu. La note précise bien que ‘le principal responsable de la réduction du nombre d’oiseaux est « l’intensification de l’agriculture », c’est-à-dire ‘l’augmentation de la quantité d’engrais et de pesticides utilisée par hectare‘. La chaîne alimentaire est perturbée à cause des pesticides et touche plus particulièrement les oiseaux insectivores.
La France est un bon miroir de la situation européenne et de ce déclin
Les scientifiques ont comparé pour cela plusieurs pressions liées à l’activité humaine : l’évolution des températures, de l’urbanisation, des surfaces forestières et des pratiques agricoles. Ils ont ainsi pu quantifier et hiérarchiser pour la première fois leurs impacts sur les populations d’oiseaux, en rassemblant le jeu de données le plus complet jamais réuni : 37 ans de données de 20 000 sites de suivi écologique dans 28 pays européens, pour 170 espèces d’oiseaux différentes. Celles-ci permettent même d’observer finement l’effet des pressions cumulées à l’échelle de chaque pays, d’une année sur l’autre.
La France est un bon miroir de la situation européenne : elle figure néanmoins parmi les pays dont la surface agricole exploitée de manière intensive est la plus élevée mais aussi parmi ceux dont cette surface a le plus augmenté récemment. La température a également augmenté d’environ 1 °C entre 1996 et 2016, la surface artificialisée est supérieure à la moyenne européenne et la couverture forestière inférieure à la moyenne européenne même si elle s’est accrue depuis 1996. Le nombre d’oiseaux agricoles et forestiers a diminué de 43 % et 19 % respectivement. Le nombre d’oiseaux nichant en milieu urbain a lui augmenté de 9 %. Certaines espèces ont vu leur population chuter de manière spectaculaire : -75 % environ pour le moineau friquet, le tarier des prés et le pipit farlouse, par exemple.