En France, un tiers des oiseaux des villes a disparu en 30 ans
Si certaines espèces semblent tirer leur épingle du jeu, ce n'est pas forcément bon signe pour les associations de défense de l'environnement. Les oiseaux des champs souffrent également beaucoup des atteintes à leurs écosystèmes.
Et si la formidable variété des espèces d’oiseaux devenait bientôt de l’histoire ancienne ? Si l’on imagine mal un monde sans oiseaux, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en association avec le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’Office français de la biodiversité (OFB) viennent pourtant de dresser un constat alarmant sur le déclin des espèces dans les villes, mais également dans les campagnes. Une véritable catastrophe écologique est en train de se jouer sous nos yeux depuis les 30 dernières années.
-28 % d’oiseaux dans les villes depuis 1989
L’étude réalisée par les 3 organismes avec l’appui d’un réseau de bénévoles comptabilisant les espèces d’oiseaux dans les parcs et les jardins dresse donc un constat accablant. Sur les 30 dernières années, 27,8 % des oiseaux des villes ont donc disparu.
Le constat est également très dur dans les campagnes avec là encore un déclin de près de 30 % des espèces les plus communes. Dans le détail le pipit farlouse a vu sa population décliner de 66 % depuis le début des années 2000, la fauvette pitchou (-56 %), le bruant ortolan (- 78 %) et son congénère des roseaux (-50 %), le moineau friquet (— 60 %) ainsi que le pic cendré (-57 %) font également partie des espèces ayant payé le plus lourd tribut.
Les zones forestières sont moins impactées (-10 %), mais la situation y est également très préoccupante lorsque l’on connaît les menaces qui planent sur ces milieux.
🙏 aux ornithologues bénévoles du #STOC qui recensent les oiseaux de 🇫🇷 depuis 30 ans. 🐦
Le bilan est inquiétant ▶️ hécatombe en milieux agricole et urbain (pesticides, artificialisation, pollution, destruction des habitats, etc.) 😢
Plus de détails 👉 https://t.co/tKqgMubePh pic.twitter.com/wBlpGqhQ3O
— LPO France (@LPOFrance) May 31, 2021
Quelques lueurs d’espoir
Sur les 123 espèces les plus communes étudiées, 43 ont subi une forte régression de leur population. Si certaines espèces semblent tirer leur épingle du jeu, il ne fait pas forcément s’en féliciter, car il s’agit d’animaux plus adaptable prenant le pas sur leurs congénères, ce qui à terme contribue à l’affaiblissement de la biodiversité et à son uniformisation.
Bien entendu, les causes de ce déclin sont à chercher du côté des activités humaines. Ainsi, dans les villes, les politiques de rénovation des façades d’immeubles laissent très peu de place aux oiseaux pour nicher. Aussi, la suppression des friches urbaines et l’augmentation de la pollution en ville exercent une forte pression sur les populations de volatiles. À la campagne, l’utilisation massive de pesticides néonicotinoïdes fait chuter drastiquement les populations d’insectes, sources de nourritures pour de nombreux oiseaux.
Si le constat est accablant, une petite lueur d’espoir scintille au niveau des 333 réserves naturelles instaurées dans l’Hexagone et qui ont aidé au développement et au repeuplement de 56 espèces qui, dans les milieux non protégés, déclinaient.
Que vous soyez en ville ou à la campagne, vous pouvez contribuer à la sauvegarde des oiseaux en installant chez vous divers nichoirs. Toutes les informations sont disponibles sur le site de la LPO.