Doubs : un an ferme pour avoir frappé un homme qu’il accusait à tort de pédophilie et diffusé la vidéo
Mercredi, le tribunal de Besançon a condamné un homme de 20 ans à un an de prison ferme pour avoir frappé un homme accusé à tort de pédophilie et diffusé la vidéo sur un réseau social.
Quand bien même les accusations avaient été avérées, la manière de procéder restait condamnable. Le mardi 28 juillet à Besançon (Doubs), un homme d’une cinquantaine d’années avait reçu la visite de deux individus qui, derrière la porte, s’étaient présentés comme des représentants de la gendarmerie nationale. Les visiteurs avaient ensuite demandé au quinquagénaire de les suivre, rapporte L’Est Républicain.
Se faisant passer pour des gendarmes, ils le conduisent dans une cave et le frappent
Une fois dans une cave, l’un des deux gendarmes supposés s’était mis à donner des coups de poing et de pied à l’homme, en lui criant « Pourquoi t’as fait ça ? » L’autre individu filmait la scène décrite comme « ultra-violente » par nos confrères. Auprès des vrais gendarmes, l’auteur présumé des coups avait expliqué avoir « arrêté de […] frapper [le quinquagénaire] car il pissait le sang et ça allait salir [ses] chaussures ». « Je lui ai défoncé la gu..le jusqu’à ce qu’il avoue et s’excuse », avait-il ajouté.
Craignant des représailles, la victime retire sa plainte
La vidéo ainsi filmée a été diffusée sur le réseau social Snapchat. Les images, durant une minute, sont notamment passées sous le regard d’un habitant de Pays-de-Clerval qui a reconnu à la fois la victime et son agresseur. Les gendarmes ont retrouvé ces derniers mais pas le cinéaste. Son complice présumé n’a pas souhaité divulguer son identité. Mais mercredi, au président du tribunal, il a répondu à la question du pourquoi de ses violences : « C’est la petite sœur d’un ami à moi qui a subi des attouchements ». Le prévenu, âgé de 20 ans, a avoué ne connaître la victime que « de réputation ». L’enquête a finalement révélé que le quinquagénaire ne faisait l’objet d’aucune plainte ni dénonciation. La victime, à laquelle a été prescrit une interruption temporaire de travail (ITT) de deux jours, a d’ailleurs retiré sa propre plainte de crainte de représailles. Déjà connu de la justice, l’accusé, qui a reconnu son erreur, a été condamné à un an de prison ferme avec la révocation de précédents sursis.