Donald Trump fait appel à la Garde nationale à Washington : quel est son rôle exact ?

Image d'illustration. Vue du Capitole à WashingtonADN
Dans le contexte de tensions à Washington, Donald Trump a mobilisé la Garde nationale. Cette force militaire, composée de réservistes, intervient en soutien aux autorités civiles lors de crises majeures, afin de restaurer le calme et renforcer la sécurité.
Tl;dr
- Trump mobilise la Garde nationale à Washington.
- La Garde nationale intervient en cas de crise majeure.
- Son déploiement reste rare et souvent controversé.
Un déploiement sous haute tension à Washington
Dans un contexte de crispations sécuritaires, Donald Trump a décidé de faire appel à la Garde nationale à Washington, jugeant la capitale « envahie par des gangs violents ». Une décision pour le moins exceptionnelle, d’autant que la maire de la ville conteste fermement l’idée d’une recrudescence de la criminalité.
Le président entend ainsi envoyer 800 militaires réservistes, invoquant la nécessité de « rétablir la loi, l’ordre, et la sécurité publique ». Cet épisode rappelle une précédente mobilisation orchestrée à Los Angeles, en juin, après d’importantes manifestations.
Qui sont ces réservistes ?
Composante singulière des forces armées américaines, les membres de la Garde nationale ont une particularité : contrairement aux soldats d’active, ils poursuivent parallèlement une activité civile. Présente dans l’ensemble des cinquante États ainsi que sur certains territoires (notamment Porto Rico, Guam), cette institution compte environ 433 000 effectifs autorisés par le budget du ministère de la Défense – bien loin toutefois du million trois cent mille militaires professionnels.
Généralement mobilisée lors de catastrophes naturelles – évacuations, distributions alimentaires ou déblaiement –, elle peut néanmoins être envoyée sur des théâtres extérieurs : on se souvient notamment du rôle joué en Irak et en Afghanistan.
Une chaîne de commandement particulière
La spécificité américaine réside dans l’organisation même de cette force. Habituellement, chaque gouverneur possède l’autorité pour activer les gardes nationaux dans son État. Mais pour Washington, au statut particulier, seul le président détient ce pouvoir.
Il arrive aussi, parfois, que le chef de l’exécutif fédéral outrepasse un gouverneur réticent – comme ce fut le cas lors du précédent déploiement à Los Angeles le 7 juin, une première depuis les années soixante.
Missions élargies mais interventions rares
Au fil des décennies, le recours à ces réservistes a marqué plusieurs épisodes-clés : maintien de l’ordre durant les émeutes raciales à Los Angeles en 1992, protection des élèves afro-américains pendant les années noires de la ségrégation suite à l’arrêt historique de la Cour suprême en 1954… Plus récemment encore, lors des grandes manifestations Black Lives Matter en 2020, plus de vingt-cinq États y eurent recours afin d’assurer les couvre-feux et limiter les débordements.
Mais qu’il s’agisse :
- d’intervention lors d’événements climatiques extrêmes,
- d’appui logistique durant la pandémie (installation d’hôpitaux temporaires…),
- ou d’encadrement ponctuel lors d’épisodes urbains tendus,
le déploiement massif et direct par le président demeure rare et suscite toujours débat.
À chaque mobilisation exceptionnelle ressurgit donc ce dilemme américain : jusqu’où confier à une force réserviste le maintien de l’ordre sur son propre sol ?