Djibouti : Dix femmes font la grève de la faim pour dénoncer le viol dans leur pays
Dix femmes djiboutiennes font actuellement une grève de la faim en France. Elles entendent protester contre le viol des femmes à Djibouti.
Elles ont arrêté de se nourrir depuis le 15 mars dernier. Pour dénoncer le nombre effroyable de viols dans leur pays, dix djiboutiennes ont décidé de faire la grève de la faim. Ces femmes, toutes réfugiées politiques en Belgique ou en France disent clairement que le viol est utilisé massivement pour réprimer toute forme d’opposition au gouvernement.
De par cette action, les dix femmes espèrent faire porter un message à quelques jours de l’élection présidentielle dans ce pays de l’Afrique de l’Est, où le président Omar Guelleh briguera un quatrième mandat. De son côté, le gouvernement djiboutien affirme qu’il s’agit là “d’allégations sans aucune crédibilité”, et coordonnée par l’opposition politique.
Des centaines de viols commis par les soldats de l’armée gouvernementale
Porte-parole du Comité des femmes djiboutiennes contre les viols et l’impunité, Aïsha Dabalé, explique au micro de RFI, comment les soldats du gouvernement utilisent le viol comme arme : « Depuis le début de la guerre civile en 1991 il y a eu des centaines de femmes qui ont été violées par les soldats de l’armée gouvernementale à Djibouti. Ça ne peut pas durer. Nous constatons que ce sont les régions du nord, du sud-ouest du pays, qui sont les régions où opère le front armé du FRUD, où les femmes et les civils sont pris pour cible parce qu’ils sont simplement soupçonnés de sympathie parfois à l’égard de ce front armé ».
“Vous vous retrouvez derrière les barreaux pour un oui ou pour un non”
« Je suis en France depuis 1998. J’ai quitté Djibouti justement, parce que j’ai été emprisonnée parce que j’avais dénoncé le viol de ces femmes-là. Parce qu’à l’époque j’avais constitué un dossier avec des témoignages de femmes violées. Et ces viols se poursuivent encore aujourd’hui. A Djibouti, il y a une terrible répression et tout le pouvoir est concentré entre les mains du président Guelleh. Et puis vous vous retrouvez derrière les barreaux pour un oui ou pour un non ».