Deux fois incarcéré par erreur à cause d’un homonyme en fuite condamné pour viols
Un homme a été incarcéré à tort en 2001 puis cette année pour avoir partagé le même nom et la même origine qu'un autre individu quant à lui en fuite et condamné pour viols.
Mohamed C., homme aujourd’hui âgé de 44 ans, a été incarcéré à deux reprises par erreur à cause d’une méprise avec un homonyme en fuite condamné pour viols. Tout débute en juillet 2001. Alors que cet étudiant en sciences sociales en Belgique est à bord du train Bruxelles-Paris, avec le but final d’une inscription en master à Nantes, un contrôle policier de routine révèle qu’un Mohamed C. est visé par un mandat d’arrêt international.
L’individu ainsi fiché a en effet été condamné à 20 ans de prison pour viols sur mineures, avant de s’évaporer dans la nature. L’étudiant se défend d’avoir jamais été traduit en justice pour ce motif, en vain. Il est écroué à Bruxelles avant d’être extradé vers la France.
Il partage le même nom et la même origine qu’un violeur
Le jeune homme connaîtra cinq mois et demi d’emprisonnement avant que les deux victimes ne le mettent hors de cause. Le mal est cependant bien fait, Mohamed allant ainsi mettre un terme à ses études et commencer à fréquenter les établissements psychiatriques, jusqu’à bénéficier de l’AHH (allocation adulte handicapé) pour survivre.
En 2012, l’histoire se répète à Thionville, en Moselle, alors que Mohamed, qui a repris des couleurs, envisage de reprendre ses études. Il reste plus ou moins 24 heures en garde à vue avant d’être relâché. Il engage malgré tout une procédure pour demander réparation, et d’avoir finalement obtenu 60.000 euros de l’État pour le préjudice subi. Le Parisien précise qu’outre le nom, l’étudiant et le violeur partagent également le point commun d’être tous deux nés en Guinée la même année (janvier 1973).
Le condamné toujours en fuite
Le mercredi 22 mars dernier, alors qu’il allait s’inscrire en Belgique, Mohamed est une nouvelle fois interpellé sur la base du même mandat d’arrêt. Son avocat Me Frédéric Berna, prévenu de ces derniers faits par le frère de son client, raconte les difficultés rencontrées pour sortir ce dernier de cette énième mésaventure : “À la maison d’arrêt de Valenciennes, on m’a répondu : on ne peut rien faire, il a déjà été transféré à Paris, alors qu’ils avaient lu les articles sur Internet !” Et d’ajouter quant aux appels passés : “On m’a dit : on vous rappelle dans l’heure. J’attends toujours…”
Mohamed a finalement été libéré jeudi grâce à la délivrance, auprès de la greffière, de documents attestant de son identité. Son avocat ne comprend d’ailleurs pas les propos du ministère de la Justice ayant ainsi indiqué avoir dû procéder à plusieurs tests ADN en raison de plusieurs supposées confirmations, par l’étudiant, d’être bien l’individu concerné par le mandat d’arrêt. Il s’avère au passage que le condamné n’a toujours pas été retrouvé.