Des tampons et serviettes hygiéniques porteurs d’herbicide
Des chercheurs argentins viennent de révéler qu'une présence d'herbicide a été détectée dans des tampons et serviettes hygiéniques.
Il aura fallu attendre longtemps pour enfin être informé sur la composition, ne serait-ce que partielle, des tampons. La semaine passée se tenait en Argentine la troisième Réunion nationale des médecins des populations exposées aux pesticides. Un évènement durant lequel des scientifiques de l’université de La Plata ont indiqué que de l’herbicide avait été détecté dans des tampons et serviettes hygiéniques.
Pour parvenir à ces conclusions, ces chercheurs ont analysé des échantillons de coton brut et de gaze, lesquels entrent d’ailleurs non seulement dans la fabrication des serviettes hygiéniques et des tampons, mais également dans celle des compresses stériles. Et dans 85% des cas, un composant essentiel de l’herbicide était présent.
Herbicide décelé dans des tampons : le principe actif d’un produit classé “cancérigène probable”
Plus précisément, comme nous le rapportent nos confrères de Pourquoi Docteur ?, les scientifiques ont décelé des résidus de glyphosate dans ces échantillons. Il s’agit là du principe actif de l’herbicide “Roundup” vendu par l’entreprise américaine Monsanto. Rappelons qu’en mars dernier, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) avait classé le désherbant dans la catégorie des “cancérigènes probables” aux côtés du diazinon et du malathion, deux insecticides.
Plus de 65.000 soutiens pour la pétition visant Tampax
Les observations relevées dans cette analyse s’expliqueraient par le fait que le “Roundup” soit majoritairement présent dans la conception du coton produit en Argentine. En 2013, une adolescente de 16 ans trouvait la mort des suites d’un staphylocoque doré contracté via les tampons hygiéniques qu’elle avait l’habitude de porter. Un peu plus tôt cette année, on apprenait qu’une mannequin américaine avait été amputée de la jambe conséquemment à un choc toxique provoqué par un tampon. De lourds incidents qui avaient rendu d’autant plus légitime le lancement d’une pétition à l’été dernier qui appelait ainsi à ce que la marque Tampax communique sur la composition de ses tampons. Et si l’étudiante française à l’origine de la démarche a depuis obtenu plus de 65.000 soutiens, précisons que les entreprises fabriquant ces produits ne sont pas tenues d’informer le consommateur à ce sujet.