Des océans actifs sur des lunes d’Uranus ?

Uranus vue par la sonde Voyager en 1986. NASA/JPL-Caltech
Et si des lunes d'Uranus abritaient un océan liquide sous leur surface ? C'est ce que laissent penser des données vieilles de 40 ans prises par Voyager 2.
La sonde Voyager 2, qui a été lancée il y a plus de 45 ans, continue de livrer de précieuses données aux experts. Selon certaines d’entre elles, deux des lunes d’Uranus, Ariel et Miranda pour être plus précis, pourraient abriter un océan d’eau liquide souterrain. Il faudra des données plus récentes pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, mais c’est une raison supplémentaire de s’intéresser de nouveau à la septième planète de notre système solaire.
Et si des lunes d’Uranus abritaient un océan liquide sous leur surface ?
Le 24 janvier 1986, la sonde Voyager 2 survolait Uranus à seulement 107 000 km de distance, offrant de nombreux clichés et de nombreuses données tout à fait uniques. Ces dernières permettaient alors de découvrir dix nouvelles lunes, en plus des cinq déjà connues, et de mettre en évidence l’existence d’un champ magnétique ayant une intensité proche de celui de la Terre et incliné de 60° par rapport à l’axe de rotation de la planète.
Parmi les nombreux instruments à bord de Voyager 2, le Low-Energy Charged Particle (LECP), un instrument se présentant un peu comme un morceau de bois, avec les particules intéressantes qui font office de balles. Plus une balle se déplace rapidement, plus elle pénètre le bois, donnant une indication sur sa vitesse et il suffit de compter les trous pour connaître leur nombre.
Pour aboutir à la théorie qui nous intéresse aujourd’hui, les chercheurs ont étudié à nouveau ces données. Des résultats si intéressants qu’ils ont été présentés à la 54e conférence annuelle sur les sciences lunaires et planétaires le 16 mars et ont été acceptés pour publication dans la revue Geophysical Research Letters.
C’est ce que laissent penser des données vieilles de 40 ans prises par Voyager 2
On apprend notamment qu’une ou deux des 27 lunes connues d’Uranus libèrent des particules de plasma dans le système de la planète. Une détection qui s’est faite alors que la sonde quittait la région. Et “ce qui était intéressant, c’est que ces particules étaient extrêmement confinées près de l’équateur magnétique d’Uranus“, précise Ian Cohen, principal auteur de l’étude. Les experts tentent maintenant de comprendre par quel mécanisme Miranda et/ou Ariel peuvent faire cela. L’une des possibilités pourrait être la présence d’un océan liquide sous la surface gelée.
Les images de Voyager 2 montraient déjà des signes physiques de “resurfaçage géologique”, un signe possible d’activité sous la surface. Les particules pourraient être éjectées selon un processus similaire à celui observé sur Encelade, l’une des lunes de Saturne.
Avant d’envisager tirer des conclusions définitives, il faudra davantage de données. Et cela ne pourra se faire qu’en envoyant une nouvelle sonde autour d’Uranus. Des scientifiques militent d’ailleurs pour qu’une telle mission puisse voir le jour, mais même si cela devait se faire, ce ne serait pas avant le début de l’année 2030.