Delphine Batho : La décision de François Hollande ne fait pas l’unanimité
Delphine Batho ne fait plus partie du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. La décision de François Hollande est critiquée.
Delphine Batho était la ministre de l’Écologie, mais François Hollande a décidé de l’évincer du gouvernement. Elle a organisé une conférence de presse ce jeudi 4 juillet pour donner sa vérité sur les raisons de son éviction. Pour expliquer son écartement du gouvernement, diverses excuses étaient utilisées. Delphine Batho a tenu à préciser qu’elle n’avait « pas manqué à la solidarité gouvernementale [et] commis aucune erreur ». Dans le cadre d’un sondage organisé par Le Parisien et iTélé, les sondés ont pu donner leur avis concernant la décision du président de la République. Sur 977 personnes interrogées par Internet et au téléphone, 54% ne sont pas d’accord avec la décision de François Hollande. L’éviction est approuvée par 51% des sympathisants de gauche, 61% des sympathisants de droite et 22% du parti des Verts. BVA qui a organisé le sondage, estime que la réaction des divers partis « est au moins autant liée à une opposition de principe aux décisions de François Hollande ».
Delphine Batho critique Ayrault
Lors de sa conférence de presse, Delphine Batho a remis en cause les propos du Premier ministre, elle estime que son « éviction est un message à l’égard de [ses] collègues : pour leur dire que c’est fini, la collégialité au sein du gouvernement ». Malgré cela, 54% des sondés estiment que les écologistes ont encore leur place au sein de ce gouvernement. Dans le détail, 71% des sympathisants de gauche approuvent l’intégration des Verts contre 82% chez les Verts et 76% chez les sympathisants du PS. Toutefois, 46% des sondés estiment que les écologistes n’ont pas un réel pouvoir au gouvernement et jugent leur implication « pas assez importante ». Son éviction ne fait pas l’unanimité, mais l’entourage de Jean-Marc Ayrault explique qu’elle est liée « à ses déclarations sur son budget qu’elle a jugé mauvais. Si on estime qu’on a un mauvais budget, on quitte le gouvernement ». Jean-Marc Ayrault se défend de pratiquer une politique de l’austérité, il estime mettre en place « le sérieux budgétaire ».
Delphine Batho contre le groupe Vallourec
Delphine Batho n’est pas de cet avis et a fait part de son avis lors de cette conférence de presse. « Ce que je n’accepte pas, ce n’est pas de faire des compromis, c’est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite » a-t-elle expliqué. Delphine Batho a aussi évoqué Vallourec, dont le PDG avait annoncé sa « chute prochaine voilà des semaines aux États-Unis […] De quelles informations disposait-il pour le savoir ? » C’est lors d’un repas organisé le 11 juin dernier avec des journalistes aux États-Unis que les informations auraient été transmises. Delphine Batho met ainsi en cause Philippe Crouzet, un journaliste du Monde et président du directoire de Vallourec. Il aurait expliqué lors de ses voyages que « Delphine Batho était un vrai désastre ». Le journal le Monde a interrogé le groupe Vallourec qui a confirmé cette donnée, Philippe Crouzet a réellement critiqué l’ancienne ministre lors de ce repas, mais son départ n’aurait pas été évoqué.