David Fincher : l’indépendance artistique face à l’univers Star Wars

Image d'illustration. Star WarsDisney / PR-ADN
Derrière les coulisses de Star Wars, David Fincher a brièvement entrevu une place… avant de renoncer au contrôle de son œuvre.
Tl;dr
- David Fincher a été approché par Lucasfilm pour réaliser un film Star Wars.
- Le projet a échoué à cause d’un désaccord sur le « final cut », le contrôle créatif du montage final.
- Une ouverture future reste possible, avec la volonté du studio de laisser plus de liberté aux réalisateurs dans l’univers Star Wars.
Un cinéaste singulier courtisé par Lucasfilm
Le nom de David Fincher n’apparaît pas spontanément lorsqu’on évoque une possible réalisation dans l’univers de Star Wars. Pourtant, ce maître du thriller à l’esthétique sombre — auquel on doit des œuvres majeures comme Se7en, Fight Club ou encore Zodiac — a récemment fait l’objet de discussions avancées avec Lucasfilm. L’idée ? Lui confier la réalisation d’un nouveau film situé après les événements de Star Wars, épisode IX: L’Ascension de Skywalker. Néanmoins, le projet s’est brutalement interrompu, la faute à un désaccord majeur sur la question du « final cut » du film.
L’obstacle du « final cut » : une histoire qui se répète
Le cas de David Fincher n’est pas isolé. On se souvient des négociations avortées entre Christopher Nolan et la production de James Bond, également bloquées par l’impossibilité d’obtenir ce précieux droit au montage final. Pour ces réalisateurs réputés pour leur style intransigeant et leur vision unique, céder cette part de contrôle reste impensable. Du côté des studios comme Lucasfilm, il est tout aussi essentiel d’assurer la cohérence d’un univers tentaculaire et la viabilité commerciale du projet.
Cette tension met en lumière deux logiques irréconciliables :
- L’exigence artistique des cinéastes-auteurs ;
- La gestion stratégique des franchises par les studios.
Un passé commun et des perspectives ouvertes
L’histoire entre Kathleen Kennedy, présidente de Lucasfilm, et David Fincher ne date pas d’hier. Dans les années 1980, celui-ci officiait déjà comme assistant cameraman chez Industrial Light & Magic, participant à des classiques tels que Star Wars, épisode VI: Le Retour du Jedi. Plus tard, Kathleen Kennedy produira son film oscarisé, L’Étrange Histoire de Benjamin Button. Cette relation privilégiée explique aisément l’intérêt persistant du studio pour le réalisateur.
Pourtant, rien ne presse pour David Fincher. Actuellement absorbé par la préparation de The Adventures of Cliff Booth, il demeure l’un des cinéastes les plus sollicités du moment. Son indépendance artistique reste donc totale ; il ne dépend ni d’un retour dans une grande franchise, ni d’un coup de pouce professionnel.
Un espoir pour David Fincher ?
Récemment, Kathleen Kennedy a esquissé une évolution notable dans la stratégie de production : donner davantage carte blanche aux réalisateurs pour créer des films moins interconnectés au sein du vaste univers Star Wars. Peut-être cette ouverture permettra-t-elle un jour à un auteur aussi exigeant que David Fincher d’y apposer sa signature. Pour l’heure, le public continue d’espérer qu’une alliance entre vision singulière et mythe galactique puisse enfin voir le jour.