Créteil : Lassés du manque de moyens, les magistrats menacent de libérer des prisonniers
Suite à la possible suppression du poste de l’un de leurs collègues, les juges d’instruction du tribunal de Créteil menacent de libérer des détenus en détention provisoire pour protester contre la surcharge de travail.
La situation se tend encore un peu plus dans les instances judiciaires françaises. Selon nos confrères du journal Le Parisien, les juges d’instruction du tribunal de Créteil (Val-de-Marne) seraient prêts à libérer des détenus pour protester contre le départ non remplacé d’une juge à la rentrée prochaine.
Entre 50 et 100 détenus
Les syndicats de magistrats ont publié un communiqué commun dans lequel ils se disent être prêts à « ne pas convoquer » des détenus pendant plusieurs mois, ou à « demander à être déchargés » de leurs tâches si le ministère ne fait rien pour alléger leur charge de travail. Avec ce départ, il ne resterait plus que 11 juges traitant les dossiers à la cour de Créteil.
Ces derniers sont prêts à aller jusqu’à « libérer rapidement un nombre conséquent de détenus provisoires ». Entre 50 et 100 prisonniers pourraient être libérés dès la rentrée de septembre. Bien entendu, si cette menace se concrétise, les magistrats ne libéreront pas les détenus les plus violents.
Les juges d'instruction de Créteil KO ! CP commun des sections locales SM et @USM_magistrats du TGI de Créteil https://t.co/qI1HX7KTRN pic.twitter.com/tObPAuZvbJ
— SMagistrature (@SMagistrature) June 23, 2017
450 détentions provisoires à Fresnes
Au total, 450 personnes sont actuellement placées en détention provisoire dans l’attente de leur procès à la prison de Fresnes. Selon Sarah Massoud, déléguée locale du Syndicat Magistrature indique que « chaque juge a entre 80 et 140 dossiers à traiter et jusqu’à 60 détenus à gérer ». Une surcharge de travail qui les empêche de traiter les « petits dossiers libres, comme les atteintes aux biens » qui font souvent l’objet de report de traitement.
Avec cette menace, les juges du tribunal de Créteil espèrent donc faire pression sur le Conseil supérieur de la magistrature qui doit encore valider le départ de leurs collègues.