Covid-19 : depuis septembre 2021, 62 % des jeunes Français ont eu des pensées suicidaires
Selon une nouvelle étude, plus d’un jeune français sur deux a eu des pensées suicidaires depuis le mois de septembre 2022.
Avec la pandémie de Covid-19, la santé mentale des Français s’est fragilisée. Une nouvelle enquête menée par l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et parue le jeudi 7 juillet 2022 est d’ailleurs venue révéler l’état psychique inquiétant des Français et des Européens. En effet, les résultats montrent que 62 % des citoyens de l’Hexagone âgés de 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires depuis le mois de septembre 2021, contre 34 % pour le reste de la population.
Une santé mentale détériorée par la crise sanitaire
Autre information à prendre en compte, les jeunes femmes étaient auparavant celles qui avaient le taux d’idéation suicidaire le plus important. La donne a cependant changé durant le confinement, avec 35 % des hommes avouant avoir des idées noires, contre 20 % des femmes du même âge.
Michel Debout, psychiatre et membre fondateur de la Fondation Jean-Jaurès, souligne notamment que cette augmentation de la proportion de pensée suicidaire, « jusque-là inégalée » chez les hommes aurait pour cause « la précarité sociale, la pauvreté vécue à cet âge et l’isolement forcé ».
L’enquête menée par les chercheurs est plus précisément venue comparer la situation de la France avec l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne, l’Irlande et la Suède. Nous apprenons ainsi qu’un Français sur cinq a envisagé sérieusement de se suicider, ce qui est un taux plutôt bas face à ceux des autres pays étudiés. Cependant, l’Hexagone recense le plus grand nombre de passage à l’acte, ayant notamment augmenté en quatre ans, passant de 22 % en 2016 à 30 % en 2022. Pour finir, les travaux dévoilent que 40 % des Français se sentent plus déprimés depuis que la pandémie de Covid-19 a pris place dans le pays.
Michel Debout conclut en déclarant : « C’est la marque d’une situation grave et de la nécessité d’apporter une meilleure réponse à tous ceux qui présentent, à la suite de cette période de Covid-19 et même antérieurement, une involution dépressive du ressenti et l’apparition de réelles pensées suicidaires