Corruption dans les pays arabes : 50 millions de personnes concernées
Un récent rapport de l'ONG Transparency Watch portant sur neuf pays arabes révèle notamment que la corruption en leur sein concerne, à l'heure actuelle, 50 millions de personnes.
L’ONGI Transparency International a rendu mardi son rapport portant sur la corruption dans les pays arabes. Son enquête s’est intéressée à neuf pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Soudan, Tunisie et Yémen.
L’une des observations de Transparency International réside en un chiffre particulièrement interpelant : 50 millions. Soit le nombre de personnes (majeures) devant payer un bakchich afin d’accéder à des services publics, ce qui représente un individu sur trois.
Pays arabes : les hommes plus touchés par la corruption
10.797 adultes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont été sollicités par l’organisation de septembre 2014 à novembre 2015, avec le partenariat de l’Afrobarometer et de nombreux partenaires nationaux du réseau Arab Barometer.
Le sondage a de même révélé que les hommes sont plus touchés par la corruption que les femmes. Aux yeux des personnes interrogées, les collecteurs d’impôts et les membres du parlement, les hommes politiques apparaissent comme les catégories sociales les plus corrompues, devant les leaders religieux.
“C’est comme si les printemps arabes n’avaient jamais existé”
Il apparaît également que les bakchich s’observent le plus souvent au tribunal, avec un tel paiement demandé dans un cas sur trois. Un sondé sur quatre a déclaré avoir déjà dû payer un bakchich auprès des forces de l’ordre, et la corruption va même jusqu’à prendre place dans les hôpitaux et établissements scolaires.
Est donné en exemple celui d’une fille aveugle dont le père de famille marocain n’a pu obtenir un scanner du cerveau qu’après avoir versé un bakchich conséquent à une infirmière. L’affaire s’est néanmoins conclue avec un dépôt de plainte du père et la condamnation de l’infirmière à deux mois de prison. Et alors que l’on pouvait penser que les révolutions arabes de ces dernières années conduirait à une évolution à ce niveau, 61% des personnes interrogées dans cette enquête disent ressentir, depuis peu, une augmentation de la corruption. Pour José Ugaz, président de Transparency International, “c’est comme si les printemps arabes n’avaient jamais existé”.