Coronavirus dans le Val-de-Marne : une cagnotte en ligne destinée à des soignants piratée
Mercredi, les soignants d'un hôpital du Val-de-Marne ont découvert qu'une cagnotte en ligne qui leur était destinée avait été piratée. La plate-forme concernée a depuis fait savoir que la somme restait "bloquée chez elle".
Outre un soutien moral, les soignants œuvrant actuellement pour rendre la pandémie de Covid-19 moins pénible ont besoin de moyens matériels. C’est dans ce but qu’avait été ouverte une cagnotte en ligne du côté de l’hôpital Saint-Camille à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Les soignants de l’établissement n’en ont cependant pas cru leurs yeux, mercredi soir, à la réception d’un inquiétant courriel. Comme le rapporte Le Parisien, le message disait ainsi que la cagnotte avait été versée alors que la collecte restait ouverte. La page en question ayant été épurée de toute mention des soignants, le nom du destinataire mentionné dans le courriel semblait être celui d’un pirate informatique.
Cagnotte de soignants piratée : Leetchi promet que l’argent est “bloqué”
Leetchi a assuré que l’argent récolté jusqu’à présent était “bloqué”. Alix Poulet, directrice générale de la plate-forme, a ainsi confirmé la manœuvre de piratage et le succès du système de sécurité : “Le hackeur a piraté le compte du créateur de la cagnotte et a voulu rediriger les fonds, mais nos outils de détection des fraudes ont parfaitement fonctionné, la demande de dépense de la cagnotte n’a pas abouti”. Concernant les plus de 300 contributeurs à cette cagnotte, Mme Poulet a indiqué qu’“ils ont été prévenus par une procédure automatique du versement de la cagnotte au hackeur, mais nous allons leur écrire dès aujourd’hui pour les rassurer, ce mail ne veut pas dire que la somme a été versée”.
Plus de 20 000 euros avaient été collectés
Lancée par Loïc Ghilbert-Simon, infirmier-anesthésiste au sein de l’hôpital, la cagnotte avait déjà récolté plus de 20 000 euros. De l’argent, dixit le soignant, appelé à payer “la nounou ou l’essence pour les 50 km de voiture par jour qu’on fait avec nos gardes supplémentaires, ou encore une cafetière ou une télé pour la salle de repos des soignants.” Une aide bienvenue alors que le personnel de l’établissement vit des jours et des nuits particulièrement éprouvants : “C’est inracontable. On est enfermé, on porte nos protections qui nous gênent mais sont essentielles, on voit des jeunes sans antécédents s’effondrer, toutes nos émotions sont décuplées. Je suis touché par le dévouement de tout le monde. On ne prend même pas le temps d’un café.”