Coronavirus à Biarritz : une octogénaire expulsée le jour du déconfinement
Lundi, jour du déconfinement, une femme de 83 ans qui rentrait chez elle, à Biarritz, a découvert que ses affaires l'attendaient sur son palier. Elle venait ainsi d'être expulsée de son domicile. Pour son avocate, le propriétaire est "dans l'illégalité complète".
Lundi à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, une femme de 83 ans a vécu, comme quantité de Français, la joie de pouvoir sortir de chez elle sans contrainte de temps. Mais alors qu’elle était allée faire ses courses, l’octogénaire a connu un retour pour le moins choquant. Il était vers 19h00 quand la femme a ainsi découvert que ses affaires personnelles et le contenu de son réfrigérateur l’attendaient sur son palier. Sud Ouest (article complet réservé aux abonnés) écrit qu’en tentant d’ouvrir la porte, la résidente s’est rendu compte que la serrure avait été changée en son absence.
Elle découvre ses affaires sur le palier, le propriétaire prétend un déménagement
Alertée, la police a pris contact avec le propriétaire de l’appartement, qui vit dans le même immeuble. Il a affirmé que l’octogénaire avait l’intention de déménager, ce que la principale intéressée a démenti. Me Véronique Decis, avocate de la résidente expulsée, explique que “ce monsieur a agi d’une manière particulièrement inhumaine : il s’en prend à une personne de 83 ans, qui se retrouve à la rue, sous une pluie diluvienne. Mais surtout, il est dans l’illégalité complète”.
“On ne peut expulser personne” sans procédure juridique
En effet, en dehors de toute procédure juridique, “on ne peut expulser personne, pas même un squatteur”, souligne Me Decis. De plus, la trêve hivernale a été rallongée jusqu’au 10 juillet prochain en raison de l’état d’urgence sanitaire. Il semblerait que les relations entre le propriétaire et sa locataire se soient récemment dégradées. Le premier aurait demandé à la seconde de libérer le deux-pièces qu’elle louait depuis novembre dernier. Si l’octogénaire reconnaît un retard dans le paiement de ses loyers, elle le justifie par l’altération du fonctionnement de La Poste durant le confinement. Ne pouvant pas se permettre, pour l’heure, un déménagement en bonne et due forme, la femme a néanmoins trouvé des amis chez qui loger temporairement.