Confinement dans le Tarn : une septuagénaire verbalisée pour être venue saluer son époux devant l’EHPAD
Le jeudi 9 avril dans le Tarn, une femme de 79 ans a été verbalisée pour non-respect du "cordon sanitaire" alors qu'elle venait saluer son mari devant l'EHPAD où il résidait. La gendarmerie a depuis fait savoir que la procédure allait possiblement être abandonnée.
Le jeudi 9 avril dernier, Hedwig, 79 ans, a été verbalisée pour non-respect du « cordon sanitaire ». LCI rapporte que cette femme s’était rendue devant la fenêtre fermée de la chambre de son époux, 93 ans, résidant dans l’EHPAD de Graulhet (Tarn). L’intention de la septuagénaire n’était pas de rentrer dans l’établissement, mais de montrer à son mari une ardoise sur laquelle elle avait inscrit quelques mots pour le saluer.
Chaque jour, elle saluait son mari en EHPAD en lui montrant une ardoise
« Elle le faisait tous les jours, quelques minutes, depuis le début du confinement des EHPAD, pour aider mon père à ne pas se laisser glisser dans son monde, à ne pas se sentir abandonné », explique la fille du couple. Elle ajoute que des proches d’autres résidents faisaient de même pour garder le contact. Ce qui ne l’a pas empêchée de recevoir le courriel suivant de la part de la préfecture : « Même si la visite en extérieur de votre mère peut être considérée comme une assistance à personne vulnérable, un cordon sanitaire autour des EHPAD doit être absolument respecté. De ce fait, votre mère était bien en infraction ».
La procédure en voie d’être abandonnée
« Maintenant ma mère n’ose plus y aller », déplore la fille de ce couple, « notre inquiétude est que mon père ne tienne pas le coup ». Elle se dit consciente d’un certain risque sanitaire que l’EHPAD pourrait néanmoins réduire jusqu’au minimum : « C’est vrai que dans certains cas il y a le risque que des résidents ouvrent les fenêtres à la vue de leurs proches, mais l’EHPAD ne pourrait-il pas y veiller ? » Mardi, l’autorité administrative a apporté une mise à jour bienvenue pour cette famille en déclarant ainsi que les gendarmes allaient « rentrer en contact avec [elle] pour éteindre la procédure », avouant l’éventualité d’« un peu d’excès » dans ce dossier.