Confinement dans le Doubs : verbalisée à sept reprises, elle est condamnée à de la prison ferme
Mercredi, le tribunal correctionnel de Besançon, dans le Doubs, a condamné une femme de 61 ans à deux mois de prison ferme pour avoir manqué, à sept reprises, aux règles de confinement en vigueur.
Mercredi, le tribunal correctionnel de Besançon (Doubs) a eu à statuer sur une situation inédite pour lui. Une femme de 61 ans passait ainsi en jugement pour non-respect des mesures de confinement. Le premier de ces manquements, relate L’Est Républicain, remonte au 30 mars dernier. Ce jour-là à Pontarlier, cette commerçante avait été contrôlée par les gendarmes sans attestation dérogatoire de déplacement. La sexagénaire avait été verbalisée une première fois non s’être vu signifier qu’une attestation manuscrite était suffisante.
Verbalisée pour la 7e fois, elle déclare être “libre” de faire ce qu’elle veut
Les jours ayant suivi, cette commerçante avait été verbalisée quatre autres fois. Le lundi 6 avril dernier, elle avait été contrôlée à deux reprises, et toujours sans le moindre document sur elle pouvant justifier son déplacement. Quand les militaires lui avaient remis une convocation, la contrevenante avait répondu : “Je suis libre de faire ce que je veux. C’est l’État qui va payer”. Mardi, après s’être rendue à l’hôtel de police et appris qu’elle allait être placée en garde à vue pour non-respect des règles de confinement, la sexagénaire s’était débattue. Son refus d’être alors fouillée proviendrait d’“un traumatisme lié à des violences conjugales”.
“La liberté des autres, elle ne s’en préoccupe pas”
Si, lors de l’audience, la prévenue a assuré qu’on lui avait “cassé le nez”, elle a également refusé qu’un médecin l’examine pour vérifier ces blessures. Concernant ses verbalisations répétées, elle a tenté d’invoquer l’insouciance : “J’ai téléphoné à ma sœur en Suède, ils n’ont pas de confinement, je ne pensais pas que c’était si grave.” Et d’avoir ajouté : “Je ne voyais pas l’importance de remplir ce papier pour faire 100 m. Je m’en excuse.” La présidente du tribunal lui a toutefois rappelé qu’elle avait tenu des propos n’allant pas dans le sens de ces explications : “Je ne veux pas dépenser d’argent pour cette attestation. Je suis libre de sortir ! Je ne me plierai à aucune mesure de sécurité”, avait ainsi déclaré l’accusée lors de sa garde à vue. La procureure a souligné le comportement dangereux de la prévenue non seulement pour elle, mais aussi pour autrui : “Elle parle de liberté, mais c’est de SA liberté ! La liberté des autres, elle ne s’en préoccupe pas. Et elle les met en danger par son égoïsme profond.” Le tribunal a finalement décidé de suivre les réquisitions du parquet et de prononcer une peine de deux mois de prison ferme à l’encontre de la sexagénaire.