Combien faut-il gagner chaque mois pour vivre sereinement d’après l’Insee ?

L’Insee s’est penché sur le revenu mensuel jugé nécessaire par les Français pour mener une vie sereine et épanouie. L’institut dévoile ainsi le seuil financier perçu comme suffisant pour garantir le bien-être au quotidien.

Le seuil du bonheur en France : ce que révèle l’Insee

Peut-on véritablement mesurer le prix du bonheur ? C’est à cette question ancienne que s’est attelée une récente étude de l’Insee, publiée le 10 juin 2024. À l’heure où les prix flambent et que de nombreux Français peinent à joindre les deux bouts, le rapport entre argent et bien-être suscite plus que jamais l’attention. Pour certains, la réponse semble évidente : il y aurait un montant précis à atteindre pour se sentir épanoui.

Un « seuil de satiété » fixé à 30 000 euros par an

Selon l’étude relayée par Le Journal du Net, l’institut statistique identifie un « seuil de satiété », soit le niveau de revenu au-delà duquel gagner davantage n’apporte plus d’instants heureux supplémentaires. En France, ce seuil s’établit à 30 000 euros annuels – soit environ 2 500 euros par mois – pour une unité de consommation (UC). Mais attention, derrière cette moyenne nationale se cachent des réalités bien différentes selon les ménages.

Pour donner un ordre d’idées :

• Un couple avec deux jeunes enfants devra réunir près de 63 000 € par an.
• Avoir deux adolescents élève ce montant à environ 75 000 €.

La méthode de calcul tient compte d’1 UC pour un adulte, 0,5 pour un second adulte et jusqu’à 0,5 pour chaque enfant selon son âge.

Derrière la moyenne, des disparités régionales et sociales marquées

Si la France affiche l’un des seuils les plus bas parmi les pays occidentaux (contre par exemple 80 000 € aux États-Unis), c’est notamment grâce à son système de protection sociale qui amortit certaines dépenses essentielles. Mais le bonheur financier n’est pas uniforme sur tout le territoire. Les habitants des petites villes semblent ainsi se contenter d’un niveau de revenu inférieur — autour de 26 000 € — alors que les Franciliens réclament en moyenne près de 32 000 €. Le poids du logement reste déterminant dans la satisfaction globale : en région parisienne, la pression financière liée au coût de la vie rehausse nécessairement le « prix » du bonheur.

Des nuances selon l’âge, les domaines… et même au-delà d’un certain seuil

L’enquête détaille aussi ces variations chez les différentes tranches d’âge : les plus jeunes (16-29 ans) atteignent leur seuil vers 28 480 €, tandis que les retraités frôlent plutôt les 33 300 €. L’analyse va plus loin en distinguant plusieurs aspects du bien-être : si le sentiment d’insécurité baisse dès qu’on franchit le cap des 21 000 €, la satisfaction liée au logement ne cesse d’augmenter avec chaque euro gagné. Petite surprise toutefois : au-delà de certains paliers (31 000 €/an), des ressentis négatifs comme la solitude ou même un sentiment dépressif peuvent resurgir légèrement.

Si l’argent ne fait pas toujours le bonheur, il offre tout de même – en France – quelques repères chiffrés sur ce qu’il faut gagner pour vivre mieux… sans pour autant garantir la recette universelle du bien-être.