Colombie : le phénomène d’El Niño compromet la récolte de café
Cette année, El Niño a fait son apparition en Amérique du sud, provocant des changements climatiques radicaux sous ces latitudes. La région colombienne, qui produit l'un des meilleurs cafés, risque de voir sa récolte perdue à cause de la sécheresse.
Le phénomène d’El Niño apporte toujours son lot de désolation lorsqu’il se produit. Pluies diluviennes pour certains et sécheresse dramatique pour d’autres. Dans la région de Mariño, au sud-ouest de la Colombie, près de la frontière avec l’Équateur, la sécheresse risque de compromettre toute la production de l’un des meilleurs cafés au monde.
Le meilleur café colombien menacé par la sécheresse
Les graines de café ont besoin de conditions particulières pour s’épanouir et produire un bon café. Ensoleillement, précipitations, altitude et type de terre sont les ingrédients nécessitant des conditions optimales pour produire du café. Cependant, cette année, avec l’apparition d’El Niño, les précipitations ne sont pas au rendez-vous traditionnel et la sécheresse prévue pour durer risque d’être fatale au café.
Les producteurs de café, souvent des paysans ne disposant que de quelques hectares sont très inquiets et observent leurs plants vivre mal l’absence de précipitations. Selon un paysan de la région d’El Tambo, les plantes sont stressées par le manque d’eau et il est très sceptique pour l’avenir : “cela fait six mois que ça dure et les pronostics en annoncent cinq de plus. Cela va nous tuer”.
Le pire est à venir pour les producteurs de café
Le phénomène d’El Niño est prévu pour durer jusqu’au mois de juin 2016. Le déficit en eau atteint 60% et les mois de décembre, janvier et février pourraient être les pires. Les producteurs sont particulièrement inquiets : “par ici, il n’y a que des petites exploitations de quelques hectares. Tout est très artisanal. Il n’y a pas de système d’irrigation. Il faut faire monter l’eau des torrents et il n’y en a que très peu”.
La Colombie, second pays producteur de café au monde, risque de connaitre une année particulièrement exécrable pour sa production de café, l’un des principaux moteurs de son économie. Cette situation risque par ailleurs de voir une flambée du prix du café du fait de la rareté de celui-ci l’année prochaine.