Un clip à la gloire de Bouteflika provoque la colère des Algériens
Quarante artistes algériens ont participé au clip de campagne d'Abdelaziz Bouteflika, malade mais néanmoins candidat à sa propre succession.
« Notre serment pour l’Algérie ». C’est le nom du clip musical de soutien à l’actuel président algérien, pratiquement impotent et pourtant candidat à sa propre succession. Smaïn, ou encore Khaled, font partie des 40 artistes à avoir participé à ce titre, qui n’est pas sans rappeler le succès planétaire de Lionel Richie et Mickael Jackson, « We are the World », il y a une trentaine d’années.
Au menu de cette chanson, des paroles pour le moins éloquentes : « Laissez-moi être heureux. Laissez-moi être fier de mon président, qui a prêté serment à l’Algérie et qui a tenu la promesse de millions de martyrs ».
Le créateur et réalisateur du clip, Djaafar Gacem, a expliqué au journal El-Watan soutenir le président Bouteflika dans sa quête d’un quatrième mandat, « pour la paix et la stabilité en Algérie ».
Les Algériens pas de cet avis
Mais de nombreux Algériens ne l’entendent pourtant pas de cette oreille. Publiée dimanche sur le réseau Youtube, la vidéo a immédiatement suscité les moqueries de nombreux jeunes internautes. Une campagne de dislike s’est également organisée, rassemblant rapidement près de 10 000 internautes. Face à la polémique, l’équipe de campagne a ainsi décidé de retirer le clip de la plateforme, pour tenter de clore le débat.
Certains artistes, quant à eux, taxés « d’opportunistes malsains », ont expliqué avoir été dupés, affirmant avoir été convié à participer à un titre « en l’honneur de l’Algérie ». D’autres ont en revanche pris le parti d’affirmer leur soutien au président Bouteflika, atténuant ses problèmes de santé, et faisant de lui l’homme providentiel associé à la sécurité du pays.
Le président Bouteflika suscite pourtant de nombreux doutes quant à sa capacité à assumer un quatrième mandat. Sa maladie, l’AVC dont il fut victime en 2013, qui semble lui avoir laissé de graves séquelles, ainsi que son absence suspecte de sa propre campagne, soulèvent en effet de nombreuses inquiétudes pour l’avenir politique de l’Algérie.