Climat : “les négociations de l’ONU sont totalement inadaptées” pour Ségolène Royal
La ministre de l'Écologie Ségolène Royal estime que les négociations dirigées par l'ONU sur la question du climat sont "totalement inadaptées".
Fin novembre se tiendra à Paris la conférence climat COP21 présidée par Laurent Fabius. Ce dernier a d’ailleurs récemment reconnu que “cela ne sera pas facile” de parvenir à un consens avec les 196 pays concernés. En ce 1er juin, les négociations ont repris à Bonn (Allemagne) quant à l’affinage d’un texte de 89 pages appelé à être présenté et soumis aux délégués en fin d’année.
Cependant, pour Ségolène Royal qui officie aux côtés du ministre des Affaires étrangères dans cette entreprise, les négociations menées sous la direction de l’ONU (Organisation des Nations Unies) ne sont pas les bonnes. L’actuelle ministre française de l’Écologie estime ainsi que les discussions ne prennent pas suffisamment en compte l’urgence de la situation.
Ségolène Royal : l’ONU décalée avec l’urgence du climat
Auprès de nos confrères du Monde, Mme Royal a déclaré que “les négociations de l’ONU sont totalement inadaptées à l’urgence climatique. En privé, tout le monde le dit, tout le monde en est parfaitement conscient, mais la lourdeur du processus est telle qu’il se poursuit comme si de rien n’était.” En ajoutant avoir “l’impression que l’on remet chaque fois à l’année suivante les décisions à prendre”. Un sentiment que la ministre semble avoir déjà éprouvé lors de sa participation, en 1992, au sommet de la Terre de Rio (Brésil).
Une soixantaine de pages à supprimer ?
Ségolène Royal affirme avoir fait part de “cet écart angoissant qui existe entre la lourdeur de la procédure et l’urgence climatique” au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon : “Il en a convenu avec moi. Je lui ai demandé combien le texte de négociation devrait compter de pages pour parvenir à un bon accord à Paris. Il m’a répondu très clairement : un bon accord, c’est 20 pages, pas plus. On en est loin. Pour le moment, le document fait plus de 80 pages.” Pour faire sensiblement avancer les négociations, la ministre de l’Écologie propose de changer de méthode d’action : “mettre sur la table un document rassemblant les engagements des pays les plus en avance, comme ceux de l’Union européenne, et demander aux États qui ne sont pas d’accord de s’exprimer. Cela changerait les choses parce que les pays ne voudront pas apparaître comme ceux qui ont fait échouer le sommet de Paris.”