Christiane Taubira veut renforcer la lutte contre les dérives racistes sur internet
Christiane Taubira a affirmé dimanche vouloir renforcer la lutte contre les dérives racistes et antisémites sur Internet grâce à la justice.
Dimanche, Christiane Taubira s’est exprimée en clôture des premières assises de la lutte contre la haine sur internet organisée par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). Comme l’indique BFMTV, la Garde des Sceaux à de nouveau affirmé sa détermination à créer des outils juridiques pour contrer les dérives d’internet en matière de racisme et d’antisémitisme.
Les dérives racistes et antisémites davantage combattues
“Les infractions reconnues dans l’espace public doivent pouvoir l’être également dans l’espace internet“, a indiqué la Ministre de la Justice. “La difficulté est de trouver les réponses les plus adaptées mais nous sommes décidés à mener une lutte sans merci contre le racisme et l’antisémitisme sur internet“, a assuré Christiane Taubira devant l’assemblée.
La Garde des Sceaux a rappelé les dispositifs déjà en cours de construction, comme la possibilité de confier à l’autorité administrative de chaque site le pouvoir de bloquer des sites de haine raciste ou antisémite, comme cela est déjà le cas pour les sites pédo-pornographiques.
Mais cette proposition est d’ores et déjà critiquée par la commission consultative des droits de l’Homme, qui considère l’intervention d’un juge nécessaire pour ordonner et contrôler le retrait d’un contenu illicite et le blocage d’un site internet. A ce titre, le représentant de Facebook France a indiqué être en discussion avec le gouvernement sur ce sujet.
Christiane Taubira face à Facebook
De son côté, Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF, a déclaré que “les procédures sont aujourd’hui trop complexes et lourdes et cela a des conséquences sur l’impunité sur internet où le droit n’est pas tellement applicable et proportionné“.
La ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) pour l’année 2014 a enregistré 1728 signalements de contenus haineux sur internet, soit 25% de plus qu’en 2013. De son côté, la plate-forme gouvernementale Pharos, mis à disposition des internautes pour signaler des contenus ou comportements illicites, souligne la recrudescence des signalements pour xénophobie et discrimination, qui ont grimpé de 41 % en deux ans.