Primaire socialiste : Taubira estime que la gauche “a renoncé à ce qui l’identifie”
L'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira a expliqué le pourquoi de son renoncement à prendre part à la primaire de la gauche, considérant notamment que cette dernière "a renoncé à ce qui l'identifie" et "connaît maintenant un ressac".
Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à souhaiter sa participation à la primaire de la gauche. L’ancienne ministre de la Justice et ex-garde des Sceaux Christiane Taubira n’en aura cependant rien fait, en laissant ainsi Sylvia Pinel être la seule femme à prendre part au double-scrutin de janvier.
C’est dans un entretien accordé au 1 hebdo (article complet réservé aux inscrits) que l’ex-députée de Guyane a communiqué les raisons qui, selon elle, l’ont conduite à ne pas se présenter à cette primaire socialiste. Et de pressentir déjà les possibles conséquences de son choix : “Je me présente en 2002, je suis coupable de l’échec de la gauche; je ne me présente pas en 2017, je suis coupable du probable échec de la gauche.”
Taubira pas à la primaire, “coupable du probable échec de la gauche”
Pour Christiane Taubira, la gauche “a renoncé à ce qui l’identifie”. Et d’ajouter que cette même gauche “connaît maintenant un ressac. Pas un reflux, un ressac : elle ne recule pas seulement, elle bute sur ses propres renoncements”. Ce qui, d’après l’ancienne ministre, a amené son camp politique à se soumettre “à l’hégémonie culturelle de la droite, au sens où l’a analysée Gramsci, en adoptant ses codes et son langage”.
“Cultiver son unité en consentant à ses différences”
Si elle ne sera pas de la primaire socialiste, Christiane Taubira appelle tout de même la gauche à se ressaisir, à se retrouver : “La gauche doit renouer avec ce qui garantit sa fidélité à elle-même : ses causes donc, mais aussi ses méthodes. Le goût du débat, de la dispute, de la controverse”.
Elle poursuit en indiquant que “la gauche doit cultiver son unité en consentant à ses différences”. Il n’est vraisemblablement pas question, pour l’heure, de souligner une préférence pour tel ou tel candidat, même si dans cet entretien, Christiane Taubira reproche à Manuel Valls d’avoir, du temps où il était Premier ministre, préféré “intime silence” “face aux contestations, et parfois aux simples questions”, en lieu et place d’un dialogue.