Charnier en RDC : la Belgique réclame une enquête indépendante
Après la découverte, la semaine passée, de plus de 400 cadavres enterrés dans une fosse commune en RDC, beaucoup restent sous le choc et attendent des explications.
La découverte de 421 cadavres dans une fosse commune du cimetière de Malaku, en banlieue de Kinshasa, réveille les doutes qui entourent la répression subie par la population congolaise lors des manifestations qui ont secoué le pays en janvier dernier.
Les autorités belges ont notamment demandé ce mercredi qu’une enquête libre et totalement indépendante du pouvoir en place soit menée autour de cette découverte, afin de déterminer s’il s’agit ou non de corps de manifestants tués au cours des affrontements de janvier avec les forces de l’ordre.
Un procédure normale selon le régime Kabila
Selon les autorités congolaises, cet enterrement collectif de 421 personnes n’aurait été orchestré que dans le cadre d’une procédure normale pour désengorger la morgue centrale de Kinshasa.
Le gouvernement de Joseph Kabila affirme ainsi que cette fosse renfermerait les cadavres d’indigents et de bébés mort-nés, et non des victimes de la répression de janvier dernier.
Mais certains restent sceptiques et exigent des preuves, notamment dans l’opposition. Plusieurs organisations plaident ainsi pour une exhumation des corps.
Une certaine presse locale s’étonne quant à elle que le régime Kabila puisse qualifier de « routinier », un tel enterrement collectif, pointant du doigt la négation de la dignité humaine aux personnes inhumées sans sépulture.
Des affrontements qui auraient fait « au maximum » 42 victimes
Les cadavres ont été enterrés dans la nuit du 19 mars dernier. La semaine passée, le voisinage, importuné par les odeurs de putréfaction des corps, avaient donné l’alerte.
En janvier dernier, de grosses manifestations de la population congolaise avaient tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre.
Les Congolais protestaient alors contre un projet de réforme constitutionnelle visant à permettre au président en exercice, Joseph Désiré Kabila, de se maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2016.
Selon les chiffres officiels, ces manifestations auraient fait, au maximum, 42 victimes.