Charlie Hebdo : L’amendement Charb adopté au Sénat
Défendu par Charb avant sa mort, un amendement permettant de déduire ses impôts de 66% à une entreprise de presse a été adopté au sénat.
C’est un amendement faisant office d’hommage à titre posthume. Le sénat a adopté hier l’amendement Charb qui permet aux particuliers de déduire de leurs impôts 66 % d’un don fait à une entreprise de presse d’information politique et générale de moins de 50 salariés. Un amendement qui avant sa mort, avait été largement défendu par Charb début décembre 2014.
Cet amendement a été adopté à l’unanimité dans le cadre de la loi PS sur la modernisation du secteur de la presse. Auparavant, c’est l’Assemblée Nationale qui avait donné son accord, là encore en à l’unanimité. Un amendement en signe de victoire pour les proches de Charb mais aussi par ceux qui militaient pour cet amendement: « S’il avait été encore en vie, Charb aurait levé le poing ce soir » s’est félicité le porte-paroledu PCF Olivier Dartigolles.
Avant les attentats, Charlie Hebdo était au bord de la faillite
Si Charb, ainsi que d’autres journalistes soutenaient cet amendement, c’est parce que l’état de la presse est pour ainsi dire assez déplorable pour certains éditeurs. Charlie Hebdo ne faisait pas exception : «Ça lui tenait à cœur. Il en avait parlé avec Pierre Laurent (le secrétaire national du PCF) lors de la dernière fête de l’Humanité» explique Olivier Dartigolles. « À l’époque Charlie Hebdo était étranglé financièrement » rappelle-t-il.
Charlie Hebdo multiplie les abonnés
Un mois après les attentats, Charlie Hebdo continue de panser ses plaies. L’hebdomadaire satirique avait pu vendre à près de 7 millions d’exemplaires son dernier numéro. Le prochain numéro, lui aussi très attendu, paraitra le 25 février prochain, a annoncé Laurent Léger, journaliste à Charlie Hebdo. Un numéro qui devrait lui aussi atteindre des sommets puisque l’hebdomadaire revendique aujourd’hui 200.000 abonnés contre 10.000 avant les attentats.
Pour autant, pas question de tout chambouler au sein de la rédaction. « On va faire une réunion de rédaction mercredi, comme d’habitude » précise Gérard Biard, rédacteur en chef. Pour ce qui est de la une, elle aussi très attendue, là encore la tradition sera respectée : « On la choisira le soir du bouclage, ce sera comme d’habitude ».