Charcuterie : l’application Yuka condamné à reverser 20.000 euros aux industriels
Les fondateurs du service d'analyse de la composition de notre alimentation avaient relayé une pétition visant à faire interdire les nitrites et les nitrates dans la charcuterie.
C’est une décision symbolique qui pourrait bien mettre à mal tout le modèle de l’application Yuka. Très populaire chez les personnes souhaitant surveiller leur alimentation et la qualité des produits alimentaires vendus sur le % de marché, cette application est également très engagée en faveur d’une alimentation plus saine.
Après avoir relayé une pétition de l’ONG Foodwatch contre l’utilisation des nitrates et des nitrites dans la charcuterie, l’entreprise a été attaquée en justice par la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs qui vient d’avoir gain de cause.
20.000 euros de dommages et intérêts
Selon les informations de RTL.fr, le tribunal de Paris viendrait donc de condamner l’application Yuka à verser 20 000 euros de dommages et intérêts aux industriels ayant attaqué la startup (assortis de 10 000 euros au titre du remboursement des frais de justice). Une action lancée après que l’application ait proposé à ses utilisateurs de soutenir la pétition de Foodwatch contre l’utilisation du E250 et du E252 notamment dans les jambons sous vide. Des substances classées comme cancérogènes par l’OMS.
#Nitrites ajoutés 📢 : les avocats des industriels charcutiers @FICT_FRANCE menacent @YukaApp et donc @foodwatch_fr et @laliguecancer Tentative d’intimidation en plein débat sur interdiction de ces additifs dangereux. Pas question de céder face aux menaces https://t.co/fjpv6N4c5K pic.twitter.com/rf7gVX8vaK
— foodwatch France (@foodwatch_fr) November 24, 2020
Selon les industriels, Yuka aurait dérogé à son principe de base qui est de simplement donner une note à un aliment en fonction de sa composition. En affichant son soutien au combat de Foodwatch, l’application aurait, selon les plaignants, dénigré l’image de la charcuterie industrielle et fait courir le risque d’une baisse des ventes. Aussi, ces derniers se défendent en indiquant que leur produit respecte la réglementation.
Les industriels veulent porter le coup de grâce
Si la somme peut paraître assez faible pour les industriels, elle correspondrait au bénéfice net réalisé par l’entreprise Yuka. De plus, plusieurs autres actions du même type seraient d’ores et déjà dans les tuyaux. Il en va donc de la survie de la startup. Pour tenter d’inverser la vapeur, les fondateurs de Yuka (3 Français) ont décidé de faire appel de la décision du tribunal.
Avec 23 millions d’utilisateurs, Yuka s’est rapidement imposé comme un acteur de poids dans la consommation responsable. 95 % de ses utilisateurs ont indiqué avoir arrêté d’acheter certains produits à cause de leur note dans l’application. Une prise de conscience qui ne semble pas du goût des industriels qui, s’ils font tout de même évoluer certaines de leur recette, n’ont pas l’air de voir d’un très bon œil cette responsabilisation du consommateur…